Thierry Gaubert recevait du beau monde dans sa résidence secrète en Colombie…

C’est quand on lit ce genre de révélations, que l’on voit la disproportion gigantesque qui existe entre le pouvoir et le peuple..Tous pourris? rien ne nous aura été épargné cette année au niveau des magouilles…une phrase symbolique dans l’article “à l’abri des regards et du fisc français”. Décidément mini-moi-je est entouré d’amis sulfureux, et ne  dites pas qu’il est dans l’ignorance , ça parait impossible!! Une pensée pour tout ceux qui galèrent, et qui ne peuvent plus boucler les fins de mois……

Thierry Gaubert, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, à Paris, le 21 septembre 2011. J DEMARTHON/ AFP

La police a découvert lors d’une perquisition l’existence de cette propriété cachée au cœur de la cordillère colombienne…

Thierry Gaubert, l’ancien conseiller et ami de Nicolas Sarkozy mis en examen pour recel d’abus de bien sociaux et subornation de témoin dans le cadre de l’affaire Karachi, s’est fait construire il y a dix ans à l’aide de fonds occultes, une villa au cœur de la cordillère colombienne, révèle Mediapart.

L’existence de cette majestueuse résidence, située à Nilo, à 150km de Bogota, à l’abri des regards et du fisc français, a été découverte par la police en juillet dernier après une perquisition dans le bureau de Thierry Gaubert. Mediapart cite une conversation enregistrée par écoute téléphonique entre Hélène de Yougoslavie, l’ex-femme de Thierry Gaubert, et sa fille, le jour même de cette découverte: «Ils ont trouvé qu’on avait une maison en Colombie!» s’exclame Nastasia Gaubert, à la grande surprise de sa mère. Le père, lui, nie dans un premier temps l’existence de la résidence, avant de la confirmer en septembre dernier.

Prestigieux invités

Neuf chambres, 1.000m2, une piscine démesurée: la résidence, appelée «Cactus» par Thierry Gaubert, est située à quelques centaines de mètres du petit palais à colonnades construit par Jean-Philippe Couzi, un autre Français, «relation de Nicolas Bazire» selon Mediapart. «Cactus» a reçu la visite de plusieurs noms connus: Ziad Takkiedine, le sulfureux marchand d’armes au cœur de l’affaire Karachi, Olivier Dassault, fils de Serge Dassault et député UMP de l’Oise, ou encore Alexandre de Juniac, ancien collaborateur de Sarkozy au Budget et actuel patron d’Air France.

D’autres détails mentionnés par Mediapart relient la demeure colombienne au pouvoir français. Le site évoque d’abord le témoignage d’une employée de la poste de Nilo, qui se souvient de courriers de la présidence de la République française adressés à partir de 2007 à Jean-Philippe Couzi, voisin de Gaubert qui «se vantait de connaître le président Sarkozy».

«Chargé de mission bénévole» auprès de Copé

Autre détail: une lettre de la ministre colombienne de la Défense exprimant à Thierry Gaubert sa satisfaction d’avoir pu lui offrir sa «collaboration en matière de sécurité» lors de son récent séjour en Colombie. La lettre, datant de mai 2003, est adressée à Thierry Gaubert au secrétariat d’Etat aux Relations avec le Parlement, où il n’a jamais travaillé officiellement, s’étonne Mediapart. Thierry Gaubert a confié au site Internet qu’il avait été «chargé de mission» auprès de Jean-François Copé, alors secrétaire d’Etat. Le cabinet de celui-ci précise que ses fonctions y avaient été «bénévoles».

Nicolas Bégasse
Volti

6 Commentaires

  1. voici l’article au complet attention c’est un peut long je l’ai relevé sur médiapart ….

    « Personne ne peut passer ! Depuis l’affaire, on a des consignes… » A Nilo, à cent cinquante kilomètres de Bogota, le gardien posté jour et nuit à l’entrée du domaine de Thierry Gaubert repousse gentiment, mais fermement, les visiteurs. Autour de sa guérite en toit de chaume, on ne voit rien dépasser de la végétation tropicale, ni des montagnes alentour.
    Il y a dix ans, l’ancien conseiller et ami de Nicolas Sarkozy, mis en examen en septembre dans l’affaire Takieddine, a fait construire ici, secrètement, à l’abri du fisc français, une majestueuse propriété avec des fonds occultes, dont les juges n’ont pas encore percé tous les mystères.
     
     
    La guérite qui protège l’entrée de la propriété de T. Gaubert. © Mediapart
     
     
    Les policiers l’ont découverte, en juillet dernier, en juxtaposant les pièces saisies lors d’une perquisition à son bureau. Un dossier d’abord, des photos ensuite, puis de nombreux mails. En septembre, Thierry Gaubert nie, puis finalement confirme l’existence de ce repaire étrangement niché au cœur de la cordillère colombienne. Une finca, aux allures de monastère, qu’il a baptisée Cactus.
     
    Sur le même domaine interdit aux visiteurs, un autre ami du clan, Jean-Philippe Couzi, une relation de Nicolas Bazire, le n°2 du géant français du luxe LVMH, a construit encore plus grand : c’est Palmera, un palais à colonnades entouré de palmiers. Tout aussi invisible depuis la route. Les deux propriétés ont été louées pour une telenovela colombienne plutôt trash, Las Munequitas de la Mafia. Traduire : Les Petites Poupées de la Mafia. L’architecture post-coloniale des maisons constituait apparemment le décor idéal…
     
    Une partie du clan est venu y goûter l’air de la selva. Le marchand d’armes Ziad Takieddine, Olivier Dassault, héritier de l’avionneur, député UMP et patron de Dassault Communication, Alexandre de Juniac, ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy au ministère du budget (1993-95), aujourd’hui patron d’Air France, ont séjourné à Cactus.
    De son côté, M. Takieddine a même versé 100.000 dollars sur un compte bancaire servant à la gestion de la propriété de Nilo. Le clan y envoyait des courriers aussi. Une employée de la poste de Nilo se souvient des lettres de la Présidence de la République française adressées à Jean-Philippe Couzi après 2007. Ce dernier se vantait de connaître le président Sarkozy.
     
    Il faut quinze heures d’avion, puis quatre heures de voiture, avant de s’engager sur la petite route qui conduit à Nilo. Alors que s’alignent les maisons de fortune aux toits de tôle ondulée, on entre dans une des vallées les plus riches et sécurisées de Colombie.
     
     
    Pancarte annonçant la proximité d’une base militaire. © Mediapart

     
    « Derrière cette montagne, vous avez Tolemaida, la plus importante base militaire d’Amérique latine, explique l’un des amis de M. Gaubert, le richissime ophtalmologue Jaïme Luis Vargas. Des forces spéciales du monde entier viennent s’y entraîner. Et avec l’école Espro (escuela de formacion de soldados profesionales) de Nilo, on compte trois autres bases militaires dans les environs. Voilà pourquoi les plus puissants hommes de Colombie ont acheté ou construit des résidences ici ! »
     
    Ceux-là ne sont pas nombreux. A quelques centaines de mètres de Cactus et de Palmera, l’ancien président Andres Pastrana, la famille de l’actuel président Juan Manuel Santos, des généraux, Jorge Enrique Mora, l’ancien chef d’état-major de l’armée, et Teodoro Ocampo, l’ancien directeur de la police, se sont installés dans le condominio El Lago – un lac où l’on peut faire du ski nautique. Ces prestigieux voisins ont tous fréquenté les « franceses », MM. Gaubert et Couzi.

    Ils ont trouvé qu’on avait une maison en Colombie ! »
    En contournant l’interdiction de passer, et en suivant un guide dans la campagne, il est possible de voir de plus près les propriétés cachées des deux hommes, voisines de quelques centaines de mètres l’une de l’autre.
     
     
    La villa “Cactus” de Thierry Gaubert.© Mediapart
     
     
     
    La villa “Palmera” de Jean-Philippe Couzi.© Mediapart
     
     
    Chez les Gaubert, la découverte de la propriété colombienne par la police française a fait l’effet d’une bombe, comme en témoigne une écoute téléphonique effectuée le 5 juillet au soir. « Ils ont trouvé qu’on avait une maison en Colombie ! », annonce Nastasia Gaubert à sa mère, Hélène Gaubert. « Noooon ! », répond la princesse de Yougoslavie. « Ben, il a qu’à dire que c’est Ziad [Takieddine, ndlr] qui lui a offerte. » La boutade fait rire la mère et la fille.
     
    La première trace de Cactus a été retrouvée quelques heures plus tôt, ce jour-là, dans une petite sacoche sous le bureau de Thierry Gaubert au siège du groupement Banques populaires/Caisses d’épargne (BPCE). C’était une enveloppe remplie de précieux documents sur laquelle figure la mention « Nilo/Cactus ». Face aux enquêteurs qui l’interrogent, Thierry Gaubert déclare sans ciller : « J’ai récupéré ces documents dans le cadre de ma procédure de divorce. Je ne suis pas concerné par ces documents. Je ne connais pas la signification du terme “Nilo”/”Cactus”. » Il ne reconnaît même pas les bâtiments sur les photos trouvées lors de la perquisition.
     
     
    T. Gaubert© Reuters
    En plus d’être le nom de son palais colombien, Cactus était aussi le mot de passe de son ordinateur, de son mail et de son I-Pad. Plus gênant, c’est encore le nom d’un trust qu’il a ouvert aux Bahamas au nom de son épouse, à la demande, dit-il, de la banque Pictet de Genève, où il tient déjà des avoirs dissimulés. « Le trust s’appelle Cactus, mais cela n’a rien à voir avec la propriété de Nilo », soutient encore l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, le 21 septembre.
     
     
    Mais il se souvient quand même : « Cactus au départ, en 2000, est un terrain d’un hectare situé sur la commune de Nilo en Colombie. Mon ami Jean-Philippe Couzi avait acheté un terrain et j’ai souhaité faire de même pour que l’on devienne voisins. » Il reconnaît avoir construit et financé ses travaux par le compte Cactus.
    Son ami de toujours, Jean-Philippe Couzi, avait eu un coup de foudre pour le site, avec son épouse Astrid Betancourt – la sœur d’Ingrid Betancourt, enlevée par les FARC en 2002 – dont il est depuis longtemps séparé. Ancien voyagiste fortuné, M. Couzi s’est installé depuis lors en Colombie.
     
    « Cactus correspond à la maison que nous avons construite en Colombie, témoigne Hélène Gaubert. Il me semble qu’elle fait plus de mille mètres carrés, il y avait environ neuf chambres. C’est une maison gigantesque. Thierry avait la folie des grandeurs, y compris pour la piscine qui est démesurée. Le séjour est également très grand. Thierry a embauché du personnel à l’année, et le gardien a même une maison à l’intérieur de la résidence. »
     
     
    Le balcon de la maison Gaubert.© dr
     
     
    Le patio et sa fontaine.© dr

    « Un homme très important en France »
     
    L’église du village de Nilo© Mediapart
     
     
    Le personnel, lui aussi, se souvient. Dans le petit village de Nilo, aux maisons dont les façades sont partout écaillées, les anciens employés des « franceses » témoignent de cette folie des grandeurs. Ils se souviennent amèrement des “gringos” qui n’ont jamais eu un mot pour eux. Ils les revoient, comme si c’était hier, faisant, à cheval, le tour du village, princiers. Plusieurs d’entre eux redoutent d’apparaître.
     
    Mais la première gouvernante, Gladys Martinez, qui vend quelques produits d’épicerie dans sa maison, se rappelle sans crainte du temps où elle préparait la maison de « Thierry et la princesse ». « Ils venaient quand c’était l’hiver chez vous, explique-t-elle, intimidée et souriante. Parfois c’était en limousine. Une seconde voiture apportait leurs valises. Ils amenaient vraiment beaucoup de valises avec eux, je trouvais que c’était très exagéré. Mais c’était une princesse et lui un homme très important en France.»
     
    Gladys et les employés de maison portaient un uniforme blanc, sur lequel était brodé un cactus. Sur cette photo, l’ancien président Andres Pastrana et sa femme prennent la pose avec la gouvernante des Gaubert :
     
    Le président Pastrana, à droite.© dr
     
    En une occasion, les Gaubert avaient d’ailleurs pu rejoindre Nilo dans l’hélicoptère de Pastrana.
    « Quand ils venaient, nous étions huit ou dix employés, poursuit Gladys. Quelqu’un s’occupait du jardin. Un autre des chevaux. Il y avait une trentaine de chevaux – certains ont été vendus. Des vaches aussi, elles avaient été marquées d’une couronne. Il y avait une lingère et une équipe pour la cuisine. Il fallait que le repas soit prêt à une heure très précise. » Les Gaubert avaient apporté de la vaisselle française pour les dîners d’invitation. Sur une feuille blanche, Gladys refait le plan des lieux avec nostalgie. « La salle à manger était immense, dit-elle. Il y avait deux tours. La chambre de la princesse qui donnait sur le lac était immense aussi. C’était un lac artificiel.»
     
    Un lac artificiel chez les Gaubert© dr
     
    Un jour qu’elle s’étonnait de la quantité de tenues – une centaine, croit-elle se souvenir –, Hélène Gaubert attendrie lui offre d’en choisir une. Il y a plus d’un mois, l’ancienne gouvernante a appris les ennuis judiciaires de son ancien patron en lisant l’hebdomadaire de Bogota, La Semana. « Je n’ai jamais su ce qu’il faisait, dit-elle. C’est une histoire un peu désagréable. Je trouvais que tous les gens qui venaient étaient très élégants. Je les admirais beaucoup. On disait “voilà une princesse !” C’était la première princesse que je rencontrais…»
    « Jean-Philippe, Thierry et la princesse ont inauguré la base militaire voisine de l’Espro, rapporte encore l’ancienne gouvernante. Ils sont devenus les amis du commandant. » « Ils se sont infiltrés», peste Joachim Parga, militaire retraité et «contrôleur de la légalité» à la mairie de Nilo. «Même la police ici les escortait !» Une photo d’ailleurs témoigne de ces faveurs, régulières, des autorités.
     
    La police garde la villa “Cactus”.© dr

    Gaubert, conseiller caché de Copé
    Thierry Gaubert et sa femme ont aussi bénéficié d’une protection rapprochée offerte par l’Etat colombien, en certaines occasions. Selon une lettre à Thierry Gaubert, dont Mediapart a pu prendre connaissance, la ministre colombienne de la défense, Maria Lucia Ramirez, exprimait, en mai 2003, sa satisfaction d’avoir pu lui offrir sa « collaboration en matière de sécurité » lors de son récent séjour en Colombie.
    « Dans l’attente de vous recevoir à nouveau en Colombie et vous assurant de pouvoir compter avec toute la collaboration du ministère que je représente », la ministre exprime « sa plus haute considération » à M. Gaubert.
     
     
    MM. Gaubert et Couzi© dr
    Chose surprenante, ce courrier officiel est adressé à M. Gaubert au secrétariat d’Etat aux relations avec le parlement. Un ministère où il n’a jamais officiellement travaillé… « J’ai été à cette époque, et pendant six mois, chargé de mission auprès de M. Jean-François Copé, qui était le secrétaire d’Etat, a confirmé M. Gaubert à Mediapart. Je n’avais aucune activité particulière en direction de la Colombie, mais ils ont dû effectivement me donner une personne pour ma sécurité là-bas…»
     
    De son côté, l’ex-ministre colombienne s’est déclarée dans l’incapacité de vérifier l’origine de ses diligences, faute d’archives. Le cabinet de M. Copé nous a indiqué que les fonctions de M. Gaubert avaient été « bénévoles ».
     
    Plutôt surprise par la mise en cause judiciaire de Thierry Gaubert à Paris, une partie de l’élite locale assure qu’elle ignorait son activité réelle, alors qu’il avait officiellement déjà intégré le groupe des Caisses d’épargne. « Il est sérieux, intelligent, explique Jaïme Luis Vargas, l’ophtalmologue millionnaire. Il ressemblait à un grand responsable, de très haut niveau.»
     
    « J’ai compris que Thierry Gaubert était le mari de la princesse de Yougoslavie, et qu’il était multimillionnaire », explique Juan Carlos Lecompte, le mari d’Ingrid Betancourt, aujourd’hui en instance de divorce avec elle. M. Lecompte avait suivi l’investissement de sa belle-sœur et de Jean-Philippe Couzi à Nilo. Il était venu dans leur palais de la Palmera.
     
    La propriété de Couzi, en 2003, avant qu’une tour ne soit édifiée. © dr

     
    « J’avais demandé à Couzi pourquoi il avait acheté cette finca qui me paraissait tellement grande, se rappelle Juan-Carlos Lecompte. Il m’avait répondu qu’il avait une expérience dans le tourisme et qu’il voulait faire venir des Français. La maison pouvait loger une dizaine de familles. Mais je crois qu’il ne l’a jamais fait. »
     
    Si l’origine des fonds consacrés par les deux amis à leurs propriétés reste obscure, de nombreux mails saisis montrent une mutualisation de la gestion.
     


     
    « Annuellement, j’estime que mes dépenses sont de l’ordre de 30.000 euros, a assuré M. Gaubert à la police. Cela varie en fonction des travaux à réaliser. A ce jour, ma maison m’a coûté 600.000 dollars. Il faut savoir que la vie en Colombie n’est pas chère du tout. » Thierry Gaubert en veut pour preuve le faible salaire de ses employés sur place : 150 dollars par mois.
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    Prochain épisode : L’album de voyage du clan présidentiel.   


    De nos envoyés spéciaux en Colombie
    «Ici, c’est une vie saine. On fait des promenades, du sport, du cheval. C’est pas un lieu de turpitudes. C’est pas Saint-Tropez.» Thierry Gaubert tente de répondre à la question que tout le monde se pose. Pourquoi Nilo ? Pourquoi lui, le protégé de Nicolas Sarkozy, a-t-il choisi un petit village colombien, à 150 km de Bogota et 9.000 km de Paris, pour y construire la villa de ses rêves, la finca Cactus, en 2001. Pourquoi ? Si ce n’était pour la cacher. Dissimuler la propriété, en même temps que l’argent noir qui a servi à son édification et à son entretien.

     
    La demeure colombienne de T. Gaubert© Mediapart
     
     
    L’histoire professionnelle de Thierry Gaubert, qui doit être jugé prochainement à Nanterre dans un important scandale immobilier, est tissée de missions financières occultes. Sa femme, Hélène, a parlé en septembre aux juges de ses voyages en Suisse avec le marchand d’armes Ziad Takieddine, des remises de fonds en espèces à Nicolas Bazire, actuel n°2 du géant du luxe LVMH, durant la campagne présidentielle d’Edouard Balladur, en 1995.
    Elle a rappelé au passage que lorsqu’il « allait en Suisse avec Ziad Takieddine », son mari « travaillait au ministère du budget »…sous les ordres de Nicolas Sarkozy. Gaubert, Bazire et Takieddine sont aujourd’hui mis en examen par le juge Van Ruymbeke dans ce dossier.
     
    Le 5 juillet, en faisant irruption dans les bureaux et au domicile de l’ami du président, les policiers français qui travaillent avec le magistrat vont faire une moisson de photos : stockées dans les ordinateurs, dans les boîtes mails ou des albums classiques. Ces clichés obtenus par Mediapart révèlent la Colombie secrète de Thierry Gaubert. La finca Cactus, soustraite depuis dix ans à la curiosité du fisc, apparaît au grand jour.
    Un visiteur de marque, Ziad Takieddine, qui viendra deux fois, est aperçu sur l’un des clichés, ici en décembre 2002.
     
    Z. Takieddine, à droite, un coupe-coupe à la main.© dr
     
     
    Il était logique qu’il vienne. A l’époque de cette photo, le marchand d’armes, qui a contribué à l’enrichissement de M. Gaubert, est devenu l’un des rouages du clan Sarkozy autour des marchés du ministère de l’intérieur. M. Takieddine invite lui-même beaucoupdans sa propriété du cap d’Antibes, le premier cercle du futur chef de l’Etat : outre M. Gaubert, ses amis Dominique Desseigne (patron du Fouquet’s), Brice Hortefeux, Pierre Charon et Jean-François Copé.
    En 2002, pour les fêtes de Noël, la fincaCactus attend un autre homme clé de ce réseau politique : Olivier Dassault, fils du célèbre avionneur, député UMP de l’Oise et administrateur de la Socpresse, la société éditrice du quotidien Le Figaro. Lors d’une randonnée, Takieddine et Dassault prennent la pose autour de Thierry Gaubert.
     
     
    MM. Takieddine, Gaubert et Dassault. © dr
     
     
     
    MM. Takieddine et Dassault© drr
     
    Simples photos de randonneurs ou flagrant jeu d’influence ? La question se pose. Comme Mediapart l’a déjà raconté,photos à l’appui, Etienne Mougeotte, le directeur des rédactions du Figaro, alors vice-président de TF1, avait été lui aussi plusieurs fois l’invité de M. Takieddine à des dîners organisés dans sa résidence parisienne, aux côtés de Charles Villeneuve, l’ancien animateur et producteur du Droit de savoir.
    Malgré ses liens, M. Mougeotte avait défendu « l’objectivité »du traitement – autant dire l’absence de suivi… – de l’affaire Takieddine dans les colonnes de son quotidien.
     
    La famille des propriétaires du Figaro a d’ailleurs déjà frayé avec Takieddine. Fréquemment invité à ses dîners, Thierry Dassault, le frère d’Olivier, patron de la branche «multimédia» de l’empire familial, avait investi dans la société Gemplus aux côtés du marchand d’armes. « Olivier Dassault, c’est un très bon ami, explique Thierry Gaubert. Il est venu avec sa femme et son fils, et je n’ai jamais fait d’affaires avec lui. »


    Des invités aux petits soins
     
    La villa “Cactus” de Thierry Gaubert, encore en travaux.© dr
     
     
    Vue intérieure de la villa Cactus.© dr
     
     
    Fin décembre 2002, en Colombie, avec Dassault et Takieddine en pères Noël, les attentions sont de chaque instant. « La température moyenne de jour est de 30° et de nuit 24° environ », précise une petite plaquette plastifiée.
     
    Une dizaine d’employés sont mobilisés. Dans la finca, tout est organisé au millimètre. Pour commencer, une liste des invités est imprimée. Chaque couple et leurs enfants se voient attribuer des chambres différentes, aux couleurs bien identifiées. Ziad et Nicola Takieddine se retrouvent dans la « violette ». Il y a encore les chambres « vert d’eau » ou « saumon », « rose » et « verte ».
     
    Des serviettes de piscine blanches «bordées de la couleur de votre salle de bains» sont mises à la disposition de chacun. Et, pour le petit-déjeuner, « il n’est pas obligatoire de se présenter en tenue définitive : le peignoir est toléré », précise un autre document interne à la maison.
     
    Le soir, M. Takieddine s’y amuse beaucoup.
     
     
    MM. Takieddine et Gaubert, avec leurs ex-épouses respectives.© dr
     
     
    Le programme de chaque journée est aussi imprimé et distribué aux hôtes. Tout est précisé, à l’heure près, « cocktail », « piscine », « promenade écologique » et soirée festive. Mais aussi «cours de salsa » pour les danseurs, « un paseo a caballo » – la balade à cheval –, ou «tournoi de billard » pour les moins sportifs…
     
    D’autres photos, saisies par les policiers, montrent la visite de la base militaire voisine, et les pelotons en rang d’oignons devant les drapeaux. Un incontournable du programme de Cactus. Ceux que cela intéresse doivent porter des « tenues militaires ».
     
    Le 28 décembre 2002, les invités vont au marché de la ville voisine de Girardot. M. Takieddine s’y entiche d’un perroquet.
     
     
    Z. Takieddine, en pleine négociation au marché de Girardot.© dr
     
     
     
    Z. Takieddine.© dr
     
     
    Pour cette fin d’année 2002, Thierry Gaubert et son épouse Hélène, née princesse de Yougoslavie, n’ont pas lésiné sur les invitations : l’homme d’affaires, Thierry de la Brosse, propriétaire de plusieurs restaurants chics et ancien directeur général de l’Olympique de Marseille, décédé en 2010, est lui aussi de la partie, avec son épouse. Le frère de Thierry de la Brosse, François, est connu pour être l’un des conseillers en communication du président de la République, dont il a été un pilier de la campagne de 2007.
     
    Thierry de la Brosse et sa femme décideront d’acheter quelques années plus tard eux aussi une finca sur la colline voisine, derrière la propriété de l’ancien président de la Colombie, Andres Pastrana.
     
     
    MM. Gaubert, Dassault et Takieddine. © dr
     
     
    MM. Couzi et Dassault dans la forêt colombienne.© dr

    Une invitation aux anciens membres du cabinet Sarkozy…
     
    MM. Couzi (à gauche) et Takieddine.© dr
     
     
    La finca Palmera, la deuxième résidence du domaine, construite par le meilleur ami de Thierry Gaubert, Jean-Philippe Couzi, l’ex-mari d’Astrid Betancourt, la sœur d’Ingrid, est intégrée au programme des visiteurs. Les deux hommes se connaissent depuis les années 1980, quand M. Gaubert conseillait le maire de Neuilly et que M. Couzi était encore voyagiste. Dans le sillage des Gaubert, Couzi a sympathisé avec Nicolas Bazire et rencontré personnellement Nicolas Sarkozy, chez les parents d’Hélène Gaubert, à Miami.
     
     
    La propriété de Couzi, en 2003, avant qu’une tour ne soit édifiée. © dr
     
    Les propriétés Palmera et Cactus, bâties presque simultanément, sont séparées de quelques centaines de mètres. Impressionnant avec ses colonnades, le palais de Couzi accueille donc les familles Takieddine, Gaubert et Dassault pour des cocktails et des dîners.
     
     
    © dr
    Jusqu’au jour du départ, le séjour est réglé au cordeau. Il suffit de déposer les bagages «devant les chambres» ; des petites mains feront le reste. Un livre d’or attend les commentaires tandis qu’une «cérémonie d’adieu» est prévue… Puis direction « le salon VIP »de l’aéroport de Bogota, situé à plusieurs heures de route du paradis secret de Thierry Gaubert.
     
     
    Olivier Dassault reviendra une deuxième fois. « M. Dassault m’avait dit qu’il faisait un reportage photo en Amérique latine, et il est repassé à cette occasion, là-bas, deux ou trois nuits, mais c’est tout », assure Thierry Gaubert.
     
    Quand ils perquisitionnent en juillet dernier les bureaux de M. Gaubert, au sein du géant bancaire BPCE, les enquêteurs français ne sont pas au bout de leurs surprises. Ils mettent la main sur « un ensemble de documents liés à Cactus » et trouvent «des mails relatifs à une invitation aux anciens membres des cabinets du budget-communication 1993-1995 ». Soit les deux portefeuilles ministériels de Nicolas Sarkozy à l’époque. On ignore s’il s’agit d’une large invitation à se rendre à Nilo.
     
    En tout état de cause, Alexandre de Juniac, qui fait partie de ce puissant réseau, pour avoir été le directeur adjoint de cabinet de M. Sarkozy au ministère du budget (1993-1995), s’est rendu lui aussi en 2006 en Colombie à l’invitation de Thierry Gaubert, dans sa villa secrète. Une photo prise dans la petite ville voisine de Girardot en témoigne :
     
     
    Alexandre de Juniac, en Colombie© dr
     
     
    Alexandre de Juniac n’est pas le premier venu dans la sphère sarkozyste. Après son passage au cabinet du ministre du budget sous le gouvernement d’Edouard Balladur, ce haut fonctionnaire venu du Conseil d’Etat fait carrière dans l’industrie de l’armement, au sein des groupes Dassault et Thalès.
     
    Chez Thalès, il a enchaîné les postes à responsabilité: secrétaire général du groupe, directeur général chargé de la division des systèmes aériens, puis directeur adjoint des départements Asie/Afrique/Moyen-Orient et Amérique latine, poste qu’il occupe lorsqu’il vient à Nilo. « Lorsqu’il est venu, il était en vacances, jure M. Gaubert. Il n’a jamais travaillé quand il était là-bas. »
     
    En 2009, M. de Juniac devient le directeur de cabinet de la ministre de l’économie Christine Lagarde, à Bercy, où il est perçu comme une sorte d’œil de l’Elysée. Depuis la fin du mois d’octobre, il est le président d’Air France. Sollicités par Mediapart, MM. Dassault et de Juniac n’ont pas donné suite à nos demandes d’entretien sur leurs vacances en Colombie. 

    VOILA LES AMIS MOUTONS
    …………

    ONT NE SE PRIVE DE RIEN DANS LE CLAN SARKOSYYYYY

    AMICALEMENT………

  2. Faits & Documents  BP 254-09    75 424 Paris cedex 09
    tel + fax  01 40 16 80 92 

    Emmanuel Ratier si vous téléphonez gentillement,  vous expédieras gratuitement un ou deux exemplaires pour vous faire votre opinion. cette lettre d’information est édité par quinzaine abonnement/an env 80 euros

    il a tiré le portrait de Gaubert dans le N° 322 du 1e au 15 octobre 2011 sur 2 page

  3. 20 ans pour juger ce personnage qui aura développé Alzeimer d’ici là et s’il n’est pas mort entre temps,  non lieu ou sursis.
    QUI EST DEVENU LA POMPE A FRIC AUJOURD’HUI ? c’est ça notre problème, trois trains de retard sur les encuNWO. Ils se goinfrent avec quoi actuellement ?
    Paix aux morts et aux proches des victimes de cette affaire.
    bises à tous

  4. Je ne connaissais pas ce site, découvert en surfant sur Google Actus à la recherche d’éléments nouveaux sur Gaubert. Pas encore eu le temps de lire l’article de Médiapart, bien que j’y sois abonnée par l’intermédiaire des left-blogs. Oui : il y a bien de quoi être enragé – pour les plus jeunes : ce fut un des premiers noms donné aux contestataires de mai 68 !

    Vous avez également raison : pour ne pas subir et être de vrais citoyens, il faut être informé. Ce qui demande du temps comme le faisait remarquer Serge Halimi il y a quelques années lors d’une réunion publique au Théâtre de Cergy, à l’invitation des Amis du Monde diplomatique… A défaut d’argent, ma retraite me donne tout le temps qu’il me faut pour parcourir et analyser la presse en ligne, ce dont j’abuse sans nulle modération.

    Je connaissais déjà l’existence de cette villa grâce aux dossiers Takieddine et me posais une question sans doute très iconoclaste : pourquoi la Colombie ? Sachant tous les trafics qui y prospèrent, ce n’est pas un havre de paix choisi par hasard…

    quant à l’autre scandale où est impliqué Gaubert, il s’agit de détournement de fonds d’une société de HLM (siège social dans les Hauts-de-Seine !) qui avait pour vocation de procurer des logements sociaux aux fonctionnaires si ma mémoire ne me trahit pas. Le procès est prévu en 2012.

    Bonne année à tou(te)s et encore plein d’infos !

  5. Je suis repassée juste pour noter le lien afin de vous faire la pub que vous méritez sur mon blog

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