Programme des eurocrates : du sang et des larmes…

Extraits d’une interview de Stathis Kouvelakis, professeur de philosophie politique au King’s College de Londres, spécialiste de la Grèce, par Sarah Diffalah. Nous soulignons les passages les plus importants pour ceux qui ont peu de temps à consacrer à la lecture

 

En l’espace d’à peine trois jours, le Premier ministre grec, Georges Papandréou a semé une confusion politique sans égal à force de rebondissements. Quel est l’état d’esprit de la population grecque ?
– La séquence politique, qui s’achève vendredi soir, a plongé le pays dans l’ »ingouvernabilité » totale. La Grèce plonge dans le chaos. Cette impression, je la ressens dans les rues d’Athènes : un commerce sur trois est fermé, les quartiers sont sombres, une grande partie du centre-ville est devenue relativement dangereuse.

La volonté, même passagère, de Georges Papandréou, de leur donner l’occasion de s’exprimer par voie de référendum n’a pas apaisé les tensions ?
– Au départ, il y a eu un effet de surprise. L’élément démocratique a été surtout perçu comme une occasion donnée pour exprimer le rejet de la population envers leur gouvernement. Dans la situation actuelle, si le gouvernement avait tenu n’importe quel référendum avec n’importe quelle question, la réponse aurait été « non ». Les taux d’approbation de ce gouvernement oscillent entre 5 et 10 % dans les derniers sondages. Les médias étrangers n’ont pas pris la mesure de l’ampleur de ce rejet depuis un an et demi, comme ils n’ont pas pris la mesure de l’état de la révolte et de la sécession. On l’a vu lors de la fête nationale du 28 octobre, événement tragique passé presque inaperçu en France. Le chef de l’Etat a été éjecté de la tribune de la cérémonie officielle par une foule en colère. […]

C’est ce qui a d’ailleurs poussé Georges Papandréou à organiser un référendum…
– Cet événement a été l’élément déclencheur en effet. Il était déjà soumis à une forte pression après le vote du 20 octobre qui portait sur toute une série de mesures extrêmement dures de réduction de salaires et de hausses d’impôts. Il a joué son va-tout après le 28.

Mais l’éventualité de ce référendum n’aurait pas pu servir de soupape au ras-le-bol des Grecs…
– L’un des buts de Georges Papandréou était en effet d’offrir un moyen d’expression institutionnel, de canaliser le mécontentement quitte à prendre le risque d’un non. Il voulait désamorcer l’aspect le plus explosive et le plus incontrôlable des manifestations de rue. […] Ce qu’il faut comprendre c’est que 80 % des Grecs ne savent pas comment ils vont boucler leur budget de novembre. Les taxes ont été multipliées par 10 ! Les élèves n’ont toujours pas de manuels scolaires depuis la rentrée. Cela n’est pas arrivé depuis la libération. Dans les hôpitaux, on demande aux patients d’aller chercher eux-mêmes les pansements et les aspirines dans les pharmacies. La population est complètement à bout. […] Il n’y a pas de stabilité, ni de stabilisation possible quand le minimum d’une vie normale est interrompue.

Le Premier ministre donne l’impression de jouer au poker à coups de bluff…
– En fait, la situation est hors de contrôle. L’ensemble de l’Etat major de l’armée a été relevé de ses fonctions, d’une façon tout à fait brusque, le jour même de l’annonce du référendum. Cela indique bien une réaction de panique de l’Etat qui perd le contrôle de la situation. Contrairement à ce qu’on a pu dire, Georges Papandréou n’avait pas peur d’un coup d’Etat. Les chefs d’Etat major résistaient très vivement aux coupes dans les dépenses militaires. Il a donc amorcé une recomposition de paysage politique.

L’annonce d’un référendum faisait partie de ce début de recomposition ?
– Le calcul de Georges Papandréou avait quelque chose d’ambigüe. Aux abois, il avait besoin de quelque chose pour se redonner une légitimité minimale, quitte à être très offensif dans son geste. Il mettait au pied du mur ses adversaires pour les pousser à assumer les conséquences.
En ce sens, comme il s’en est félicité lui-même, Georges Papandréou a obtenu la clarification qu’il souhaitait de la part de l’opposition de droite, qui a jeté son masque. Il faut rappeler qu’il n’y avait pas de consensus entre les deux grands partis autour des mesures d’austérité décidées au niveau européen. L’opposition de droite avait une position ambigüe car elle n’a voté aucun des paquets d’austérité depuis le début de la crise. Aujourd’hui, elle les accepte. Georges Papandréou a aussi coincé la gauche radicale -qui monte dans les sondages autour de 25 % des voix-, en leur demandant si elle était prête à prendre le risque d’une rupture avec l’Union européenne. La clarification politique lui a permis de constituer un bloc de consensus, tacite et explicite, plus large et qui lui permet de gagner du temps.

Le plan ne va pas au-delà d’un simple gain de temps ?
– Non. Les journalistes grecs qui ont interrogé les ministres le disent clairement. Il n’y a pas de plan derrière tout ça, si ce n’est de gagner du temps.

A qui profite cette crise dans le jeu politique interne ?
– Toutes les tentatives vont dans le sens d’une recomposition d’un bloc de force qui va assumer de façon ferme et musclée la mise en œuvre des plans d’austérité dictés par l’Union européenne. Ceux qui dans le Pasok remettent en cause l’autorité de Papandréou, le font pour trouver un consensus avec la droite, voire avec l’extrême droite. Cette dernière est vraiment la grande gagnante de cette crise. Le parti d’extrême droite a voté tous les plans d’austérité, il a été le meilleur soutien du gouvernement. Aujourd’hui, il consolide sa position. Il pèse de 6 à 8 % des voix et vont sans doute peser dans les prochaines élections. […]

Que peut-il se passer maintenant ?
– Des nouvelles élections sont inévitables, même si dans un climat pareil, je vois mal comment une campagne peut se dérouler sereinement. Les responsables du Pasok (le parti socialiste au pouvoir) ne peuvent même pas traverser les rues s’ils n’ont pas une escorte policière conséquente. […]

Et les manifestations pourraient reprendre ?
– Cela me parait inévitable. Il n’y a pas de fatigue qui compte quand on n’a pas de quoi faire ses courses. La colère est énorme et peut prendre une forme aveugle. Il ne faut pas oublier que la population grecque n’est pas docile. C’est un chaudron. Une étape supplémentaire dans son explosion va inévitablement être franchie. Je ne sais pas sous quelle forme, je ne suis pas devin. (Source)

Cet article donne des éléments d’information très intéressants pour l’analyse de la situation et clairifie le jeu du Premier ministre grec Georges Papandréou qui appartient, on ne le dira jamais dans un journal grand média, au FABIANISME qui oeuvre à l’émergence d’un monde socialiste planétaire. G. Papendréou a de nombreux amis dans les rangs de ce mouvement et il ne peut que jouer le plan majeur des mondialistes,  comme l’avoue d’ailleurs la personne interrogée dans le texte que nous citons. C’est donc une immense tragédie que nous allons expliciter dans le numéro 242 de LIESI, du 15 novembre 2011. Il est aussi à noter que la Grèce ne fait que devancer la situation prochaine de la France. Hier soir, le président Sarkozy était pitoyable dans son rôle de caniche de Washington. Il vantait la démocratie alors qu’il s’est toujours assis sur la volonté du peuple français à l’égard de cette Europe technocrate et ploutocrate. Il est encore intéressant de relever les super-taxes imposées par le gouvernement grec à la population. Cela est dans le programme de Bruxelles pour de nombreux pays européens, dont la France. Programme 2012 de n’importe quel parti politique sous influence : on taxe tout azimut tout ce qui est visible.

Source la rédaction de  L.I.E.S.I

Volti

Un Commentaire

  1. ça promet , si c’est cette situation qui nous attend en France…..
    De toute façon la direction Européenne est gangrénée à fond et roule pour des intérêts extérieurs , ils n’en n’auront rien à faire des citoyens français à partir du moment où d’autres pourront s’engraisser sur le dos de la crise et de la débâcle.
    Je crains pour la Grèce et peut etre ensuite d’autres … La même situation qu’a connu l’Argentine entre 2000 et 2010 où les Banques et les Politiciens véreux ont tout pillé, absolument tout , et ont abandonné le peuple à son sort,                                                                         banques fermées, comptes bancaires confisqués par le pouvoir en place  et les banques, donc plus d’argent disponible pour les citoyens,            tout ce qui était à la banque sur leurs comptes fut perdu définitivement, puis aucune retraite versée, ni aucun salaire, plus d’hôpitaux, ni de médicaments, plus de transports, ni d’énergie, ni de services publics , plus rien à manger , magasins pillés puis vides définitivement, plus  rien que la débrouille pour survivre,                    et le chaos total ….
    Sauf bien sur pour les politiciens véreux et les banquiers …..

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