Société générale: On rajoute Panama au niveau des ennuis?

Au point où en est la société générale, un scandale de plus ou de moins….. Il faut reconnaître que les banquiers français sont quand même très forts!!! Aller aussi loin et nous dire ensuite que tout va bien, on peut avoir confiance, chapeau!

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Un petit chapeau qui plaira beaucoup aux banquiers de la Socgen, c’est un….Panama!

La Société Générale a aussi oeuvré à la chute de Kadhafi. La banque française a superbement fait s’évaporer 80% du milliard que lui avait confié un fonds d’investissement libyen…en arrosant au passage une étrange société à Panama.

A croire qu’ils sont indécrottables. Pour une fois qu’ils tenaient un « client-Souverain » sans risque, dodu et doux comme un loukoum, qui leur avait confié 1 565 000 000 dollars de ses éconocroques sans sourciller, et bien non ! Une fois de plus, ils ont merdé à la Société jamais trop Géniale…

Comment ? D’abord en plaçant l’oseille de la Libyan Investment Authority (LIA) dans des produits dont la valeur a fondu telle la banquise, concoctés par les « prix Nobel » de la gestion d’actifs de la banque. Ensuite en acceptant de payer le droit de devenir fournisseur agréé de la LIA dans les conditions rocambolesques sommairement évoquées par le Wall Street Journal dans sa livraison du 6 septembre, et qui vont amocher un peu plus ses risques, déjà bien écornés, dits « de réputation »

Reprenons donc l’action au ralenti pour mieux comprendre comment on en est arrivé là.

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Fonds souverain du Colonel Kadhafi, fondé en 2006 pour investir les revenus de la vente de pétrole libyen, la LIA possédait d’après plusieurs estimations concordantes, environ 70 milliards de dollars d’actifs en mars 2011. Un joli pécule divisé d’une part, en 50 milliards d’actifs financiers de toutes sortes, gérés soit en interne soit par des établissements financiers partenaires dont la SocGen, et de l’autre, en une vingtaine de milliards d’actifs immobiliers et fonciers. Bref, le 12ème ou 13ème fonds souverain mondial, attirant évidemment toutes les convoitises.

Faut-il y voir l’une des conséquences de la fugace lune de miel entre Kadhafi et Nicolas Sarkozy ? Toujours est-il que la Société Générale est parvenue à se glisser parmi les gérants de la fortune libyenne. Et pas pour des queues de cerises s’il vous plait : 300 millions de dollars investis dans des produits structurés fourgués au Colonel via le fonds « SocGen Cross Roads 5Y Link Notes », 265 millions investis dans « SocGen Strategic Equity Fund Codeis », et un milliard de dollars imprudemment confiés aux hommes de la Poire Belle Hélène alias Frédéric Oudéa, engloutis dans le Fonds (« par le fond » serait plus approprié sachant qu’ils ne valaient déjà plus que 292 100 000 dollars en août 2010 !) dénommé « SocGen Europe Médium » ; franchement très médium même…

Une facture de 60 millions pour un Titanic financier

Dans ce 3ème piège à cons, la LIA aurait suivi les recommandations de la SocGen, d’investir dans un support de dérivés d’actions pariant sur une hausse du cours de l’action Société Générale au cours des 6 mois suivants ! Très mauvaise pioche… 60 millions de dollars d’honoraires annuels facturés au Colonel fantasque pour lui construire sur mesure, un Titanic financier…

Non contents de voir fondre leurs économies, les Libyens ont appris au printemps 2010 que les hommes d’Oudéa avaient fait de discrets paiements à une mystérieuse société panaméenne, LEINADA Inc, intervenue dans des conditions obscures pour favoriser la conclusion du deal à 1 milliard de dollars. Surprise l’enveloppe à la main, la banque s’est contenté de déclarer non sans humour «  qu’il lui arrive de travailler occasionnellement avec des intermédiaires financiers dans les pays dans lesquels elle ne dispose pas d’équipes sur place… ». Pas meilleure en géographie qu’en gestion d’actifs, la SocGen, s’agissant d’un « intermédiaire financier » basé à Panama City ; assez loin de la Tripolitaine donc…

L’intermédiaire de Panama

Leinada Inc, sur laquelle la SocGen demeure d’une exquise discrétion malgré la polémique naissante, a en effet été formée et immatriculée le 25/02/2005 sous le numéro 477654. Son capital social de 10 000 dollars US laisse supposer que son activité se réduisait à pas grand chose : encaisser les « licences » payées par les gérants de fortune désireux de travailler pour la LIA et reverser l’oseille perçue, aux ayant-droits économiques de l’affaire.

Exclusion faite d’un certain Walid Ali GIAHMI qu’on rencontrait à l’époque plus souvent du côté de Londres qu’à Tripoli, les 3 autres administrateurs de Leinada Inc, à savoir Maria Vallarino, Edgardo Diaz et Myrna de Navarro – les 2 derniers ayant également souscrits les actions d’origine de l’entreprise -sont, comme on pouvait s’y attendre, des avocats locaux.

Des avocats de Pinochet pour la Société Générale

Jusqu’à sa soudaine dissolution le 22/6/2010, peu de temps après la découverte de son existence, l’entreprise était d’ailleurs domiciliée au cabinet d’avocats Aleman, Cordero, Galindo & Lee, ses agents locaux, à savoir 53rd East Street – Marbella – Tour MMG – 2ème étage 09132 Panama City. Des bavards qui, à leur corps défendant, ont largement contribué par l’intermédiaire de leurs illustres clients, à la détestable réputation – totalement injustifiée cela va sans dire – de Panama et des Iles Vierges Britanniques où ils sont également présents et très actifs, en matière de corruption, d’opacité et d’absence d’éthique des affaires.

Transfuge du cabinet Icaza, Gonzalez-Ruiz & Aleman, Jaime Eduardo Aleman a fondé Aleman, Cordero, Galindo & Lee en 1985. Le cabinet a en effet connu ses heures de gloire en constituant et en hébergeant une nuée de sociétés off-shore contrôlées par le dictateur chilien Pinochet ; les Eastview Finance SA, Abanda Finance Ltd, Belview International Inc, GLP Ltd, Tasker Investments Ltd SA ne sont plus que de lointains souvenirs ; n’empêche ; la bande à Aleman a eu chaud aux fesses.

Un juge panaméen avait même ordonné l’audition de Blondell Challenger et Delta Fraser, deux de leurs secrétaires qui travaillaient au bureau de Tortola aux Iles Vierges Britanniques. Les garçons s’en étaient tirés tant bien que mal en affirmant qu’en réalisant le montage des outils de pillage du dictateur chilien, ils avaient obéi aux instructions de la Barclays Bank de Miami, une banque, so british, ayant une impeccable réputation « au dessus de tout soupçon ».

On brûle d’impatience de connaître la formule dont ils useront cette fois pour désigner la SocGen et les instructions données par cette dernière au profit de LEINADA Inc ; à moins que le nouveau pouvoir libyen décide de passer l’éponge et de s’asseoir paisiblement sur les pertes massives de la LIA…

Source: bakchich.info

Benji

Un Commentaire

  1. Remarques :

    -sic : “Fonds souverain du Colonel Kadhafi,…”
           NON ! Plus exactement : Fond souverain de la Lybie, donc au peuple !

    -Cabinet défendant les intérêts du général Pinochet, qui comme tout le monde le sait, a     été mis en place par la CIA suite à un coup D’état (et un de plus !)
     Donc ce cabinet = USA

    Et dire nos sous-hommes politiques en avaient plein la bouche en invoquant l’extraordinaire réussite de SG et de la BNP.

    Leurs place est vraiment à la lanterne !… et….. Ah ça ira, ça ira on les aura…
     

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