La Slovaquie met en péril le sauvetage de l’euro en votant contre le Fonds

Slovaquie : “Nous sommes trop pauvres pour payer les erreurs des autres”

Un euro devant le drapeau slovaque, le 7 mai 2008 à BratislavaUn euro devant le drapeau slovaque, le 7 mai 2008 à Bratislava Samuel Kubani AFP

ECONOMIE – La Slovaquie a voté mardi soir contre le renforcement du Fonds de secours financier des pays de la zone euro (FESF), risquant ainsi d’aggraver la crise de la dette…

Coup de tonnerre. Les députés slovaques se sont prononcés contre le renforcement du bras armé de l’Union monétaire destiné à faire face à la crise, ce vote négatif résultant des divisions au sein de la coalition au pouvoir.

Un parti membre de la coalition gouvernementale, le mouvement Liberté et Solidarité (SaS), a en effet refusé de soutenir l’élargissement de ce Fonds FESF, privant ainsi la coalition d’une majorité pour un vote favorable au Parlement.

Estimant que les Slovaques sont trop pauvres pour payer les erreurs des autres, Richard Sulik, le chef de ce parti, s’opposait au FESF, à moins que la Slovaquie ne soit dispensée de payer son écot, une éventualité balayée par Bruxelles.

Chute du gouvernement

Le résultat de ce vote devrait conduire logiquement à la chute du gouvernement de centre-droit de Mme Iveta Radicova du parti SDKU-DS qui l’avait associé à une motion de confiance pour son cabinet.

Les dirigeants européens ont décidé le 21 juillet de doter le FESF de nouveaux pouvoirs en augmentant notamment sa capacité de prêts à 440 milliards d’euros. Une enveloppe qui pourrait servir à recapitaliser les banques européennes.

Mais pour entrer en vigueur, ces mesures devaient être entérinées par les Parlements des 17 pays de la zone euro, qui s’étaient fixé jusqu’à mi-octobre.

La Slovaquie est bien seule

Seize pays ont déjà approuvé ces modifications, la Slovaquie est le seul à refuser de le ratifier.

Bratislava avait déjà refusé de participer au premier plan d’aide à la Grèce décidé au printemps 2010.

Le renforcement du FESF représente une contribution de de 7,7 milliards d’euros pour ce petit pays, entré dans la zone euro en 2009.

Vers un nouveau vote

Face au risque de paralysie, Bratislava a évoqué la possibilité d’un deuxième vote au Parlement, dans lequel l’opposition social-démocrate (Smer-SD) pourrait soutenir le renforcement du FESF. Aucune date n’a encore été fixée pour ce vote.

Le leader de l’opposition sociale-démocrate Smer-SDn Robert Fico, ex-Premier ministre, avait prévenu qu’il s’abstiendrait lors du vote de mardi mais qu’il pourrait ensuite apporter son soutien au gouvernement lors d’un deuxième vote à condition que des élections anticipées soient organisées.

Pression

La Commission européenne avait de son côté mis la pression en indiquant «espérer fortement» un vote positif devant permettre de garantir «la stabilité de la zone euro».

L’Union monétaire n’est pas pour autant démunie. Mais elle devrait en revenir au FESF ancienne formule, doté d’une capacité de prêts inférieure et privé des nouveaux outils censés permettre d’endiguer une contagion dela crise à des pays comme l’Espagne et l’Italie.

D’ores et déjà, les décisions prises le 21 juillet sont en partie obsolètes.

D’une part, le FESF va devoir probablement être encore musclé pour démultiplier sa force de frappe afin de rassurer les marchés sur sa capacité à faire face à une éventuelle propagation de la crise à l’Italie ou l’Espagne.

Plus de pertes pour les banques

D’autre part, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro Jean-Claude Juncker a reconnu lundi que les pertes que vont subir les banques créancières de la Grèce seront probablement plus importantes que prévu.

Mises à contribution exceptionnellement dans le cadre du second plan d’aide à la Grèce, décidé le 21 juillet, les banques s’étaient engagées à accepter à terme une dépréciation de 21% sur leur portefeuille d’obligations grecques, ceci afin de soulager Athènes, qui croule sous une dette de près de 350 milliards d’euros.

Décote de la dette grecque de 50%?

Mais ce chiffre de 21% paraît aujourd’hui dépassé. «Les discussions portent sur une décote de 50%» aujourd’hui, a indiqué une source gouvernementale européenne à l’AFP.

Si ce seuil est atteint, la Grèce s’acheminerait vers un défaut de paiement comparable à celui de l’Argentine en 2001.

Les créanciers du pays avaient dû au final accepter une décote de quelque 70% sur une dette quatre fois moins importante que celle d’Athènes.

8 milliards d’euros pour la Grèce

La Grèce a cependant arraché mardi à la troïka réunissant ses créanciers (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) la promesse du versement en novembre de 8 milliards d’euros.

Ceci lui évite une faillite immédiate et lui permet de gagner du temps dans les négociations de restructuration de sa dette à l’intérieur de la zone euro.

Les craintes pesant sur le système bancaire ont conduit les Européens à accepter de recapitaliser leurs banques. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, fera d’ailleurs mercredi des «propositions» en ce sens qu’il présentera aux commissaires européens.

Source: 20minutes.fr

By: pokefric

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10 Commentaires

  1. koi, un tout petit pays peut tout bloquer et la France ne peut rien faire….

    Des menteurs Des menteurs…. Des Menteurs

  2. Au dela de menacer le sauvetage de zone euro, sauvetage qui commence un peu tard d’ailleurs, la slovaquie se met a l’abri des banquiers, qui veulent acheter le monde, le fesf va devenir la “fed” de l’europe. Et quand on regarde les statuts du fesf excusez moi mais ça se pose là!

  3. le pire c’est que mardi, il ont voter. Non
    Mercredi, il ont mis dehors le partis qui bloquait tout et il ont voter: Oui
    Tout ça pour les 1% d’aide de la Slovénie au FESF

  4. la vraie democrassie.
    tant qu’on n’a pas le bon resultat,on revote.

  5. Et oui, ils diront OUI vendredi.
    Ou est la souveraineté d’un pays quand on ne respecte pas sa décision ?

  6. VU SUR LIESI (hannibal et neo coralie)
    Sur http//consilium.europa.eu/media/1216793/esm%20treaty%20en.pdf vous pourrez trouver le traité que les slovaques ont refusé.
    Je vous la fais en condensé pour les non-anglophones :
    – p.20/21, art.9 : le board pourra appelé des capitaux non autorisés à tout moment et définir la délai de paiement des membres. Ces membres seront tenus irrévocablement et inconditionnellement à payer le capital appelé. Le fond définira les termes & conditions.
    – p.38 art.27 : le fond, ses propriétés, financements et actifs, où qu’ils soient basés, bénéficieront d’une immunité à toutes les formes de procédures judiciaires. Sauf si l’organisme lève de lui-même cette immunité.
    Les propriétés, financements et actifs ne pourront pas être victime de perquisition, requisition, confiscation, expropriation ou toutes autres formes d’actions légales, judiciaires, administratives. Les documents qui appartiennent au fond seront inviolables.
    p.40 – art.29 : Toutes personnes qui travaille ou a travaillé pour, ou en connection avec le fond ne diffusera aucune informations sous couvert de secret professionnel.
    P41 – art.31 : dans le cadre de ses « activitées officielles » (énorme de préciser ceci) le fond, ses actifs, revenus, propriétés, opérations, transactions seront exemptés de toutes taxes directes.
    Aucun plafond d’actifs n’est défini.
    Quand je dis « le fond », j’entends l’ « European Stability Mechanism » alias l’ESM.
    Tirez-en les conclusions que vous voulez, moi je vais vomir.
     
    Neo coralie:
     
    BCE : 6 banques en défaut de paiement en dollars !
    Rédigé par jp-chevallier dans la rubrique Banques Européennes
    La BCE a annoncé aujourd’hui qu’elle vient d’allouer pendant 84 jours (jusqu’au 5 janvier 2012) la somme de 1,353 milliards de dollars à 6 banques qui, sans cet apport, auraient été en défaut de paiement en dollars (US$),
    Ça sent de plus en plus le roussi en €URSS !
    http://chevallier.biz/2011/10/bce-6-banques-en-defaut-de-paiement-en-dollars/

  7. Bon ben ça y est, c’est passé hein! Rien de neuf, la dictature continue, mais pouvons nous être étonnés par cela? Ben non!

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/10/13/la-slovaquie-approuve-le-renforcement-du-fesf_1587532_3234.html

    Il aura fallu un deuxième vote, mais le Parlement slovaque a finalement approuvé le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF), permettant l’entrée en vigueur de cet instrument considéré comme crucial par les autorités européennes.

    Sur les cent quarante-sept députés présents, cent quatorze ont voté en faveur de ce filet de sécurité pour les pays en difficultés financières, dont la Grèce lourdement endettée. Trente ont voté contre, trois se sont abstenus. Finalement, la contribution de Bratislava sera de 7,7 milliards d’euros, sous forme de garanties de l’Etat.

    Le premier vote, négatif, de mardi soir, dû au refus d’un petit parti de la coalition d’approuver le renforcement du FESF, a provoqué l’éclatement de la coalition et la chute du gouvernement de la première ministre, Iveta Radicova, qui avait fait de ce vote une question de confiance pour son cabinet.

    >> LirePourquoi la Slovaquie s’est opposée au fonds de secours européen

    Après l’échec de ce premier vote, l’opposition sociale-démocrate (Smer-SD) s’est entendue avec trois partis de la coalition gouvernementale, représentant au total cent dix-neuf sièges sur cent cinquante, pour approuver le renforcement du FESF lors d’un second vote. En échange, l’opposition a obtenu l’organisation d’élections anticipées, qui se tiendront en mars 2012.

    Sur les dix-sept Etats membres de la zone euro, seule la Slovaquie n’avait pas encore ratifié le plan qui renforce les prérogatives du FESF afin de lutter contre la crise de la dette. Le feu vert de l’ensemble des membres était nécessaire pour son entrée en vigueur.

  8. L’exemple à suivre : la Hongrie
     
    En effet, une loi très importante a été adoptée par le parlement hongrois en septembre dernier. Comme le rapporte le journal Minute, cette loi permet désormais aux Hongrois ayant souscrit des crédits en francs suisses, euros ou yens, via des produits financiers complexes de banques étrangères, à effectuer leur remboursement en forints, la monnaie nationale ! Les ménages pourront donc rembourser à un taux de change fixe préférentiel.
     
    http://fr.novopress.info/99919/la-hongrie-veut-faire-plier-les-banques/?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+novopressfrance+%28%3A%3A+Novopress.info+%7C+Agence+de+presse+ind%C3%A9pendante%29
    C’est ce qui pourrait être fait pour les municipalités ayant souscrit ce genre d’emprunt.

  9. Les pressions sur les députés slovaques ont dû être terribles entre les deux tours.

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