Manger bio coûte encore 58 % plus cher

Sachant que le prix de l’alimentation est en augmentation chaque semaine et que les prix ne vont pas cesser d’augmenter dans les mois à venir, on peut librement penser que le prix du bio va suivre la tendance et devenir autre qu’inabordable! Une honte quand même, nous sommes pour la plupart contraints à manger de la nourriture empoisonnée faute de moyens pour nous nourrir avec de la nourriture saine!

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Face au flou artistique qui régnait en la matière, Linéaires a réalisé en 2009 une enquête exclusive afin de mesurer l’écart de prix entre produits bio et conventionnels. Verdict : le bio ressortait 72 % plus cher. Deux ans plus tard, nous avons voulu savoir comment la situation avait évolué, sachant que le chiffre d’affaires du bio en GMS a tout simplement doublé ces trois dernières années.

Avec le développement du marché et son caractère stratégique, on était donc en droit d’attendre une baisse de l’écart de prix. D’autant que les distributeurs se sont largement emparés du sujet dans les médias, clamant leur volonté de rendre le bio accessible à tous. Les deux enseignes qui ont gagné le plus de part de marché sur le bio depuis deux ans ont d’ailleurs été les plus actives dans le domaine : Auchan, en dégainant ses 50 produits bio à moins d’un euro début 2010, et Leclerc, en créant son comparateur de prix lebiomoinscher.com presque dans la foulée.

 

1 100 prix relevés

le plus faible surcoût chez Intermarché, mais Leclerc est le moins cher.

Si la diminution de l’écart de prix n’a rien d’une surprise, encore fallait-il la chiffrer. Linéaires s’y est attelé, en visitant cinq enseignes (Leclerc, Carrefour, Intermarché, Auchan, Géant Casino) qui, ensemble, pèsent près de 60 % du chiffre d’affaires du bio en GMS.

Après 1 100 prix relevés, la sentence est tombée : manger bio coûte en moyenne 58 % plus cher. Un écart qui s’est réduit de 14 points en deux ans. La baisse est significative. Mais la « douloureuse » n’en reste pas moins élevée pour les clients du bio.

Au passage, l’enquête de Linéaires fait écho à celle de nos collègues de Rayon Boissons. En mai dernier, le magazine publiait une étude similaire sur un panier de 120 boissons. Conclusion : 49 % de surcoût pour le bio.

l'écart est le plus faible en crémerie, le plus élevé en charcuterie

Les écarts relevés par Linéaires sont par ailleurs très cohérents d’une enseigne à l’autre. Le plus faible surcoût est relevé chez Intermarché ( + 50 %), ses rivaux flirtant tous avec les 60 %.

Les Mousquetaires tiennent notamment ce score d’un bon positionnement prix sur les fruits et légumes bio. Mais il faut dire, aussi, que leur MDD conventionnelle n’est pas la plus compétitive, ce qui tend à diminuer le surcoût du bio. En outre, Intermarché présente une offre bio plus réduite que ses concurrents. Ces bémols n’enlèvent aucun mérite aux Mousquetaires, qui arrivent en second au classement de l’indice prix calculé sur un panier de 80 références bio présentes partout.

Le leader dans ce domaine est Leclerc. Le deuxième vendeur de bio en France (derrière Biocoop) présente le même surcoût que Géant Casino (60 % d’écart), mais les prix du Stéphanois sont en moyenne 20 % plus élevés que ceux de Leclerc !

 

La charcuterie ne suit pas le rythme

Le vinaigre balsamique bio est 62 % plus cher sous MDD Leclerc

Au-delà des chiffres bruts, c’est leur évolution qui est intéressante à scruter. En deux ans, l’écart entre le bio et le conventionnel a diminué dans toutes les catégories, d’environ 20 points en épicerie et en fruits et légumes, de 12 points en crémerie. Désormais, un produit bio sur deux présente un surcoût inférieur à 50 %.

A l’autre bout de l’échelle, plus d’un article sur sept affiche encore un prix double, voire plus, face au conventionnel.

Principal rayon concerné, la charcuterie. Jambons, lardons fumés, roti de porc ou terrine de campagne arborent en moyenne un prix de vente deux fois plus élevés en version bio. Ce fossé pénalise le développement du bio (0,9 % du CA charcuterie). Pire, le marché ne suit pas le rythme des autres catégories : le surcoût du bio s’est seulement réduit de 7 points en deux ans au linéaire charcuterie-traiteur.

La faute en revient au coût encore prohibitif de la matière première. « Le prix du porc bio est déconnecté de celui du porc conventionnel, témoigne Jérôme Lebrun, gérant de Bioporc, industriel transformant exclusivement du porc bio. Aujourd’hui, nous achetons le porc bio entre 2,5 et 3 fois plus cher. » L’écart de prix en linéaire atteint des sommets lorsque l’équivalent conventionnel est, en plus, bataillé en prix par les enseignes.

Le lait Lactel en bouteille est en moyenne 50 % plus cher en version bio.

Exemple avec le jambon découenné 4 tranches Herta, dont la version bio est, chez Leclerc, plus de trois fois plus chère au kg ! A ce niveau-là, les rotations ne risquent pas de décoller. Et la situation ne va pas se décanter tout de suite, car le porc est de loin la filière d’élevage la plus en retard sur le bio. En 2010, seules 0,5 % des truies élevées en France l’étaient selon le cahier des charges bio.

 

Opération de communication

Le cas caricatural du porc mis à part, l’écart de prix entre bio et conventionnel s’assagit nettement. Via les économies d’échelle engendrée par la hausse des volumes, d’une part. Mais aussi, avec parcimonie certes, via la concurrence entre enseignes.

En proposant toute l’année 50 produits bio à moins d’un euro, Auchan a clairement rogné ses marges sur les MDD concernées. Exemple dans les fromages : le parmigiano râpé bio (0,99 € les 50 g), moins cher au kg que le standard (1,26 € les 60 g), ou encore sur l’emmental râpé (100 g), vendu seulement 5 % plus cher en bio. Deux anomalies sur un marché du fromages où l’écart moyen s’établit à 55 %. Idem pour la moutarde bio, seulement 4 % plus chère quand le différentiel atteint 49 % en moyenne au rayon assaisonnements et huiles.

On touche là du doigt le revers de la médaille de cette opération de communication : elle laisse entrevoir le matelas de marges sur lequel s’assied le distributeur. La remarque vaut aussi pour qui observe les différences de prix entre Leclerc et Géant Casino… Leclerc, justement, semble n’avoir d’autre destin que de faire sur le bio ce qu’il fait déjà en conventionnel. A savoir être le moins cher sur un maximum de références et le faire savoir via son comparateur de prix. Voilà qui devrait contribuer à réduire l’écart de prix entre le bio et conventionnel.

Méthodologie

Les relevés de prix de Linéaires concernent un panier de 1 100 produits, soit 550 comparaisons de prix. Ils ont été réalisés entre le 25 août et le 2 septembre sur les villes de Rennes et Lyon. Seuls les produits conventionnels et bio de même marque (nationale, régionale ou MDD), à recette et format comparables, rentrent dans le champ de l’étude.

Source: lineaires.com

Benji

20 Commentaires

  1. C’est fou, parce que notre  “nourriture bio ” était la nourriture normale journalière de nos grands-parents et elle était à cette époque très abordable… que s’est-il  donc passé? ?:-)

    • C’est aussi un article vachement marketing parce que hors promos c’est en générale moins chère à l’épicerie, fromagerie, boucherie du coin.
       
      En plus, il peuvent te dirent ce qu’il y a dedans et si c’est pas bon, il te le change directe…
       
      Par contre les paysan c’est des cons en tout cas ceux que j’ai tester, il voulait me faire payé le même prix qu’à l’hypermarché… Ben j’ai pas marché !

  2. Texcaltex il faut tu t’informes un minimum car ce genre d’info circulent sur des sites d’info alternatifs tout le temps…
     
    Les raisons :
     
    – Notre très cher Europe avec ses lois agronomiques…
    – La bourse : les Traders qui jouent sur les plus grosses montées jamais connus sur les matières premières…
    – la concurrence, l’involution des marchés, l’approche de la consommation :
    des pubs tournant en boucles nous certifiant du bien de tels produits fabriqués à moindre coût revendu un maximum, alors quand tu parles de BIO on s’éloigne de cette norme bon marché pour eux et les coûts onéreux du bio s’éloignent à des années lumières des biens rentables peu chere à produire pour les industries, et encore ! les produits bio pour moi c’est de la foutaise à 70%, c’est toujours là même chose opération marketing pour sensibiliser le consommateur et lui faire croire qu’il mange sainement avec autant de cochonerie dedans, édulcorant, aspartane et j’en passe…
     
    MANGER BIO : c’est une arnaque comme le réchauffement climatique
     

    • Je pense que tex fait du second degré.

      • non non, il a pas tout tord, y’a surement plein de magouille.
        Déjà les produits sont autant beau et calibrer que le non-bio. Ensuite les sortes proposé reste dans l’uniformité du non-bio pourtant y’a plein de produit plus gouteux qui se vendrais mieux.
        On peux aussi se demander comment il ont fait pour décontaminé tout ses parcelles qui se disent bio, comment il assurent le rendement et la demande. J’ai jamais entendu parle de la sécheresse ou des maladies comme le feu bactérie d’une autres problème dans les hyper…
        De même comment ça se fait que les techniques de cultures alternatives soit si peu démocratiser si tout le monde fait du bio.
        on en est vraiment au début concernant la connaissance sur les méthode de lutte bio et les techniques de rotation de sol pour charger en nutriment. Quand à la permaculture pratiqué dans les fermes industrielle de la Russie profonde qui font leur preuve depuis 30 ans, on en entends même pas parler.

        • Décontamination des terrains : 4 ans! Après tu peux cultiver bio.
          Il y a encore pas mal de fermes dont les terres sont en friche depuis 40 ans!! Il y en a une de 70 hectares à vendre près de chez-moi!
          C’est là qu’il faut aller chercher ses produits…manger bio nécessite de chercher et de se déplacer plus que quand on fait toutes ses courses dans un seul hyper-marché!
           
          Les grandes surfaces ne sont certainement pas l’exemple à prendre concernant le bio!!! Mais je reste persuadé qu’il vaut même mieux manger ces produits bio de grande surface que les produits déclarés de culture industrielle!! Il y a malgré tout moins de saloperies dedans l!
           
          Mais l’idéal, c’est de tout faire soi-même, c’est sûr !!
          Moi, je ne vends pas non plus mes oeufs bio au prix des merdes des grandes surfaces parce que le maïs et le blé bio, je le paie! Si je dois soigner mes poules avec un médicament même si il est préconisé que l’on peut manger les oeufs des poules traitées, je jette les oeufs pendant 4 à 5 jours le temps que les produits s’éliminent!
           
           

      • Oui nemandi c’était du second degré mais merci à illusion pour sa réponse….

    • J’ai mon potager aussi, bien sûr, et pour ce qu’il me manque, je me fournis chez des petits producteurs … c’est sûr que ça coûte plus cher que de faire ses courses dans les magasins discounts.
      Mais je ne leurs demande pas de vendre leurs produits bios au prix des produits industriels car je sais le travail que ça demande (c’est plus de travail de fabriquer ses purins de prêles et d’orties que d’acheter un flacon d’insecticide ou d’engrais!) en plus certains refusent toute motorisation… et eux aussi ont des taxes de plus en plus nombreuses à payer…
      Nos grands parents ne croulaient pas sous les taxes et leurs besoins étaient moindres!

      • Je suis ok avec toi, la plupart des gens ne voient pas l’envers du décor ils ne savent pas ce que ça représente comme travail, je ne suis pas tout bio parce que c’est impossible pour moi, on a un potager je prends un peu de viande bio, les produits les plus consommés, mais je ne peux être à 100°/° bio.
        Ma belle famille sont éleveurs de père en fils mais la relève n’y est plus…. C’est un véritable gâchis ! Mon mari devrait hériter de pas mal de terres, j’espère que dans quelques années on pourra se lancer si ce n’est pas trop tard…..
        En attendant, y’a des abrutis qui payent un euro pour voter, moi j’ai du mal à en donner cinq à mon fils pour qu’il mange entre midi et deux !
        J’entends déjà les mauvaises langues dans le lointain… “Achète en promo, et abandonne le bio, c’est de la poudre aux yeux !”

  3. j’ ai la chance d’ avoir un tout petit potager et je vous garanti que mes tomates ont un vrai goût en ne sont pas gorgées d’ eau.les salades, entre autre, le mesclin et la roquette ont aussi un goût très prononcé.
    mais pour le reste, on est bien obligés de manger leur M…e bourrée de pecticides et de produits chimiques n’ ayant pas le budget pour acheter du bio.
    par contre, on a de par chez nous un magasin ‘ l’ entrepôt qui fait du direct paysan-consommateur et qui est très intéressant :
    – pommes de terre à 0,20 le Kg
    – carottes à 0,44 le kg

    • Pareil, à ceci près que je trouve le bio des supermarché la plupart du temps moins gouteux que les produits d’agriculture intensive, ça laisse songeur sur la vision du producteur dit “bio”.
      Polluer en faisant grand nombre de km pour aller dans une amap etc ne me parait pas pertinent non plus.
      Une étude avait été faite il y à quelques années et disait que dans les produits bio il y avait généralement un peu moins de produits chimique.(pollution des sols et aérien d’autres champs etc…)
       
      Bref y’a encore du boulot…

      • On ne pollue pas plus pour se fournir dans une AMAP, il faut s’organiser pour grouper les commandes de plusieurs personnes et au total, il y a moins déplacements que si chacun va faire ses achats chez 5 petits producteurs!

        • Dans les faits oui car il y en à moins que les autres commerces voir pas du tout dans certains bourgs ou village. Pour votre question d’organisation elle ne peut être que marginal, on parle de la france pas d’une minorité.

  4. quel tissu d’âneries ……

    vous voudriez que le Bio soit au même prix que les autres produits ???,  mais bouffez votre saloperie moins cher,  c’est pas grave…..

    moi je préfère sacrifier sur d’autres postes de dépenses que sur ma nourriture,  c’est un choix.   et je ne le fais pas QUE pour mon petit nombril,  mais aussi pour favoriser des producteurs qui ont le respect de la vie et perpétue un certain art de vivre ….    

    à texcaltex…..  tu rêves ??   tes grands parents étaient déjà au régime du DDT, du NPK et des premiers herbicides, nématocides, fongicides….;  et pourtant leur budget de bouffe, contrairement à ce que tu crois, était encore plus élevé que le tient en proportion…..

    • Encore faut-il avoir les moyens de rogner sur les autres postes de dépense!!! Mais de plus en plus de personnes ont à peine de quoi acheter à manger sans être fumeurs, buveurs, sans jamais sortir, sans luxes, sans rien acheter d’autre que de la nourriture, tu l’oublies ça non?

    • Rahan, c’est toi qui rêves, les pesticides sont arrivés en Europe dans les années 50/60 mes grands-parents  sont nés au début des années 1900!!
      Et en plus ils faisaient leurs potagers!
      Même ma mère, et ses frères et soeurs ont  été élevés au bio et en ont mangé au moins jusqu’à l’âge de 30 ans…
      D’ailleurs ils sont en pleine forme, 78, 81 et 84 ans! Jamais malades!! A leur âge, ils ont toujours leurs vraies dents….et à l’époque de leur jeunesse, on ne peut pas dire que les soins dentaires étaient particulièrement au point! Leur mère a vécu seule et en pleine forme jusqu’à 95 ans…Il n’y a pas de cancer dans la famille.
      L’espérance de vie augmente nous dit-on??
      Il augmentait, maintenant, il va diminuer!
       
      Je n’ai pas dit que leur budget bouffe  était moins élevé proportionnellement que le nôtre, je dis que manger bio ne posait de problème à personne , il n’y avait que ça et que tout le monde en mangeait!
       
       
       
       

  5. Les vrais chiffres des rendements en Bio (le Bio produit plus, mieux et pour moins cher, mais c’est plus compliqué…) :
    http://www.delaplanete.org/L-agriculture-biologique-peut-elle.html

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