Les Français toujours dopés aux médicaments

Voici un fait qui n’a pas l’air de trop déranger les politiques français alors que cela à tendance à se généraliser malheureusement. De moins en moins de français peuvent se soigner, le concept de “médecine pour le riches et médecine pour les pauvres” devient au fil du temps une réalité. Les raisons à cela? Le déremboursement des médicaments jugés trop peu efficaces (alors pourquoi leur vente a été autorisée?) entre autres raisons.

Malheureux télescopage. Le 22 septembre, alors que Sanofi annonçait le développement d’un vaccin contre l’acné, le gouvernement présentait le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2012. Pas sûr que le laboratoire français obtienne le remboursement de ce remède pour adolescents à visage ingrat…


Les Français restent les deuxièmes plus gros consommateurs de médicaments dans le monde

Xavier Bertrand a en effet décidé de puiser une nouvelle fois dans les réserves des industriels du médicament: 40 millions d’euros seront économisés sur les 26 traitements jugés « insuffisants » que la Haute Autorité de santé a passés au crible (38 autres produits attendent encore son verdict). Le ministre de la Santé s’est engagé à dérembourser ces médicaments. En outre, 620 millions d’euros seront encore récupérés en réduisant le prix de 200 molécules.

Xavier Bertrand le martèle : « Il y a trop de médicaments en France, on en consomme trop et ils sont trop chers! » Depuis 2004, les laboratoires sont ponctionnés. Quelque 500 millions d’euros leur sont retirés chaque année sous forme de déremboursements et de baisses de tarifs. « Une mesure stupide! » tempête Christian Lajoux, le président du LEEM, le syndicat de l’industrie pharmaceutique.

 

Les études de l’OCDE, de l’assurance-maladie ou de la Cour des comptes montrent pourtant que cette politique porte ses fruits. Alors que les remboursements de médicaments par la Sécurité sociale augmentaient de 7 % par an entre 2000 et 2004, ils ne croissent plus que de 3,3 % depuis cinq ans – et de moins de 2 % en 2010. Malgré cela, le Français est encore l’Européen qui consacre le plus gros budget aux médicaments (voir graphique).

Dans son rapport de septembre sur la Sécurité sociale, la Cour des comptes relève qu’il reste de beaux gisements d’économies sur les produits pharmaceutiques, notamment en soutenant les génériques et en limitant le prix des nouvelles molécules. Il est sans doute plus facile de prendre de telles mesures que de s’attaquer, avant les élections, aux dépenses hospitalières – 45 % des dépenses de soins.

Se soigner est un luxe pour les Français

Aller chez le médecin pour se faire soigner est en passe de devenir un luxe inaccessible. Faute de moyens, de plus en plus de français renoncent à se soigner. Ils sont 29%, c’est trois fois plus qu’il y a deux ans, selon un sondage CSA pour Europ Assistance.

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Les tranquillisants pourraient provoquer la maladie d’Alzheimer

Selon l’étude publiée mercredi par le professeur Pr Bernard Bégaud, la consommation chronique de tranquillisants augmente le risque de développer la maladie d’Alzheimer.

C’est une première qui risque de faire du bruit : une étude française montre que la consommation régulière de tranquillisants et de somnifères pourrait déclencher l’entrée dans la maladie d’Alzheimer. Et estime que, chaque année en France, 16.000 à 31.000 cas seraient attribuables à ces traitements par benzodiazépines ou dérivés.

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En cause, plusieurs dizaines de médicaments comme le Valium, le Xanax, le Lexomil, le Temesta, le Tranxène ou le Stilnox. Publiés mercredi par Sciences et Avenir, ces résultats sont « une vraie bombe » selon le Pr Bernard Bégaud, pharmaco-épidémiologiste, auteur de l’étude (Inserm-Université de Bordeaux). Menée sur 3.777 patients de 65 ans et plus ayant pris des benzodiazépines pendant deux à plus de dix ans, elle démontre que le risque de déclencher la maladie serait accru de 20 à 50 %.

Une proportion très inquiétante si l’on rappelle que 120 millions de boîtes d’anxiolytiques et de somnifères sont vendues dans l’Hexagone chaque année. Et que les Français en consomment cinq à dix fois plus que leurs voisins européens. La population de patients potentiellement concernés est donc très étendue. « C’est un signal très fort, s’alarme le Pr Bégaud. Les autorités doivent réagir. Cela fait neuf études, avec la nôtre, dont la majorité va dans le sens d’une association entre la consommation sur plusieurs années de tranquillisants et somnifères et la maladie d’Alzheimer. »

Jusqu’ici, on savait que ces molécules pouvaient accélérer ou aggraver le développement d’un Alzheimer déjà déclaré. En 2006, un rapport de l’Office parlementaire des politiques de santé sur les médicaments psychotropes soulignait déjà ce problème. Mais jamais l’apparition d’une démence sénile n’avait été évoquée dans leurs potentiels effets secondaires. Pour l’heure, la façon dont agiraient les benzodiazépines sur le cerveau pour augmenter ce risque reste inconnue. Mais « s’il se confirme que les benzodiazépines peuvent provoquer une démence, c’est une information nouvelle et essentielle qui remet complètement en cause nos traitements », réagit Jean-Marc Benkemoun, psychiatre et expert auprès des tribunaux.

En effet, si ces résultats sont validés par la suite de l’étude, toute une culture de la prescription devra être revue. « Je suis extrêmement prudent dans mes prescriptions pour les patients âgés en raison des risques de chute, de confusion, et parce que l’on sait que les benzodiazépines ont des effets sur la mémoire, mais il s’agit d’effets réversibles, poursuit le psychiatre. On sait aussi que ces molécules peuvent aggraver une démence déjà déclarée. Mais je n’ai jamais été alerté sur un lien de causalité entre le Valium ou le Lexomil, par exemple, et Alzheimer. Si c’est le cas, c’est énorme… »

Normalement, les prescriptions de ces molécules sont très cadrées : deux semaines pour les hypnotiques, douze semaines pour les anxiolytiques. Mais selon le Pr Bégaud, environ 30 % des plus de 65 ans consomment ce type de médicaments, et le plus souvent de façon chronique.

« Si en épidémiologie, il est difficile d’établir un lien direct de cause à effet, dès qu’il existe une suspicion, il paraît normal d’agir et d’essayer de limiter les nombreuses prescriptions inutiles, » estime le chercheur.

Source: Challenges & France Soir via Fortune.fdesouche

Benji

5 Commentaires

  1. Bonjour à tous
     
    Toujours la même rengaine….. A mon avis, c’est justement ceux qui sont efficaces qui sont dé remboursés ou passe de l’être  comme par hasard…. (en autre l’homéopathie, ma fille de sept ans  jusqu’à ce jour ne connait pas les antibiotiques, et mon fils de quinze ans n’en à plus eu depuis l’age de un an !) Entre l’homéo et les huiles essentielles on s’en sort très bien ! Par contre si on doit en avoir besoin on les prends.
    Un vaccin contre l’acné, j’ai beaucoup de doutes quand on sait que le seul traitement qui existe pousse les jeunes à l’angoisse et parfois au suicide… Et pourtant l’acné dans la famille on connait !
    A qui profite le crime ?

  2. Médecine à deux vitesses, on y est déjà depuis un certain temps…
    Je crois tout de même qu’il y a une responsabilisation chez les jeunes médecins depuis la dernière décénnie pour modérer les ordonnances…
    Il y a 25/30 ans, la moindre consultation générait une ordonnance d’une page, voire deux,  et les renouvellements se faisaient pour trois mois, servis d’avance.. Un gâchi incroyable !
    J’ai fait de la visite médicale. Lorsqu’un labo sort un soit disant nouveau médicament révolutionnaire, les visiteurs ont des formations très complètes, et doivent apprendre la concurrence, les parts de marchés des uns et des autres etc… Je me souviens que sur les anti-hyper tenseurs répartis sur 5 classes, à l’époque, maintenant 7, il y avait à peu près en moyenne une vingtaine de produits par classe. Certains labos,spécialisés dans ces médicaments en avaient plusieurs, concurrentiels entre eux.. Et à l’époque, c’était le tout début des génériques il n’y en avait quasiment pas… Faites le calcul ! Le tout provoquant des bagarres féroces auprès des médecins pour générer une prescription !
    Il est bien implanté également dans l’esprit des gens l’équation suivante : un problème = médicaments.
    Ce qu’on oublie, c’est que tous ces produits chimiques, même s’ils sont indispensables dans certains cas, provoquent des dommages collatéraux, d’autant que la plupart du temps, on tire sur une mouche avec un bazooka !

    L’autre aspect des choses est la stress actuel. La vie devient difficile, et il est vrai que d’aller voir son toubib pour des problèmes de sommeil, de nervosité, de déprime pour pouvoir continuer tenir malgré tout, est bien compréhensible, même si c’est abhérrant. 
    Il reste encore très implanté dans les mentalités que l’homéopathie c’est bidon et que l’accupuncture ne sert à rien… Quant aux tisanes, c’est un truc de baba ou de vieux !
    Ma fille consulte une médecin naturopathe et en est vraiment très satisfaite pour elle et ses filles…
    1 h de consultation, prescription d’homéopathie, oligo élément ou phyto..
    Le problème est la prise fractionnée dans la journée, parfois avec des complications du genre un jour sur deux etc… (c’est tellement plus facile de prendre sa petite pillule rose le matin ) et le prix de la consult  : 35€ et encore, elle est considérée comme pas chère., et les produits ne sont pas remboursés.

    Le résultat est qu’elle n’y va que lorsque elle en a vraiment besoin, et que lorsqu’il y a problème elle attend d’ etre sûre que cela ne passe pas tout seul ;

    Pour en revenir à l’Alzeimer, certains malades ont des crises qui les rendent  très agités, voire aggressifs…
    Devinez avec quoi on les calme ???? Ben non ! Pas avec une douche froide !
    Cherchez l’erreur !

    C’est toute une éducation à refaire, rendue très difficile par les lobbies pharmaceutiques… Comme pour la nourriture et bien d’autres sujets… Le fric, le fric, le fric !

  3. D’un côté certains critiquent, avec raison je pense la prolifération de médicaments qui finalement détraquent la santé et de l’autre ils les réclament à grands cris comme un privilège… chercher la contradiction. Je ne prends pas de médicaments…jamais… faut dire je n’ai presque jamais été malade… cela devient peut-être le privilège des “pauvres” que de ne plus se faire empoisonner pour engraisser les sociétés pharmaceutiques…
    On sait que les antibiotiques perdent en efficacité quand on en abuse et pourtant j’en vois prescrire à tour de bras pour le moindre bobo… les 3 fois où cela m’est arrivé, j’ai balancé l’ordonnance et ne m’en suis pas portée plus mal… peut-être qui si un jour j’en ai vraiment besoin ils seront d’autant plus efficaces.
    De toute façon se bourrer de médocs et continuer à vivre mal n’arrange rien…je crois que la consommation de médicaments est le symptôme d’une société malade… et que c’est cela qu’il faut soigner en priorité.

    • Ah!! je ne suis donc pas une exception, ça me rassure… 😉
      Avec tout les médocs qui trainent partout et dans tout, il vaut mieux
      éviter d’en rajouter. D’ailleurs ne cherchons pas trop loin d’où viennent les
      super bactéries, tout aussi super résistantes à tout les remèdes, leur secrets?
      La mithridatisation, ou accoutumance, à force de prendre des poisons à petites
      doses, elles s’habituent et deviennent des monstres indestructibles, qui font
      des ravages…..C’est à méditer ça!! pourtant comme toi ,je vois qu’un docteur est considéré
      à la longueur de l’ordonnance…..curieux paradoxe d’une société qui va de mal en pis,
      en croyant se guérir 🙁

  4. Les médecins ne sont pas près d’arrêter d’en prescrire à tout va, des médocs, puisqu’ils en sont récompensés.
    Les firmes pharmaceutiques leur offrent de très, très beaux cadeaux quand, grâce à leurs prescriptions, ces firmes vendent leurs médicaments… :pill: :pill: :pill:

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