Gaz de schiste: l'escroquerie va-t-elle continuer en France?

C’est ma grande peur et la peur de beaucoup de monde, que les forages de gaz de schiste soient autorisés en France, certains députés UMP vantant les mérites des nouvelles technologies, les bénéfices possibles, ignorant complètement l’impact réel de cette abomination. Tremblez les lobbys risquent d’avoir le dernier mot…

Alors qu’en France les députés débattent aujourd’hui de l’interdiction de l’exploration et de l’exploitation du gaz de schiste, une étude américaine indique que cette méthode nouvelle d’exploitation du gaz entraîne une pollution des eaux destinées à la consommation humaine.

"Menteur! l'eau est en feu", proteste cette habitante du Texas, en colère contre le gaz de schiste qui pollue l'eau. "Frack" est le raccourci de "fracking", qui désigne la fracturation hydraulique en anglais. (LM Otero/AP/SIPA) “Menteur! l’eau est en feu”, proteste cette habitante du Texas, en colère contre le gaz de schiste qui pollue l’eau. “Frack” est le raccourci de “fracking”, qui désigne la fracturation hydraulique en anglais. (LM Otero/AP/SIPA)

Pour la première fois, des chercheurs américains publient une étude qui évalue l’impact de l’exploitation des gaz de schiste sur la qualité de l’eau potable. L’équipe de Robert Jackson, de la Duke University, a constaté que dans les puits situés à un kilomètre ou moins de ces forages «non conventionnels», l’eau contient en moyenne 17 fois plus de méthane.
C’était l’une des images choc du documentaire Gasland de Josh Fox, sorti cette année dans les salles françaises. Un homme ouvre le robinet de son évier en approchant la flamme d’un briquet et des flammes jaillissent… Aux États-Unis la dénonciation de la pollution de l’eau par l’exploitation des gaz de schiste, piégés dans des sédiments profonds, a conduit l’Agence pour la protection de l’environnement à lancer une étude sur l’impact de cette exploitation. Pour aller chercher ce gaz résiduel piégé dans la roche, les exploitants utilisent le forage horizontal et la fracturation hydraulique des roches (avec de l’eau sous pression, du sable et divers additifs) pour libérer le gaz et lui permettre de remonter vers la surface (voir l’infographie).

Jusqu’à 64 mg de méthane par litre

Bien que la production de gaz de schiste ait doublé aux États-Unis entre 2009 et 2010, passant de 63 milliards de m3 à 138 milliards de m3 (lire La ruée vers le gaz de schiste), très peu d’études ont été menées sur son impact sur l’environnement et la santé humaine.

Les chercheurs de la Duke University ont analysé l’eau de 68 puits privés -qui fournissent de l’eau potable à leurs propriétaires- dans le nord-est de la Pennsylvanie et dans l’Etat de New-York. Les puits situés à un kilomètre (ou moins) d’un puits de forage de gaz de schiste contenaient 19 à 64 milligrammes de méthane par litre, contre 1,1 mg/l pour les puits situés au-delà de ce périmètre d’un kilomètre. Ces travaux sont publiés ce mardi dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (édition avancée).

Asphyxie et explosion

Que risquent les consommateurs d’une eau contenant du méthane? La libération du méthane dans l’air entraîne un risque d’asphyxie. A des concentrations élevées –la partie haute de la fourchette observée par l’équipe de Jackson- l’air devient inflammable. En revanche, les conséquences d’une consommation d’eau contenant du méthane ne sont pas connues. Ce gaz n’est pas pris en compte par les normes de potabilité des eaux.

Dans un document accompagnant leur publication, Jackson et ses collègues recommandent le financement de travaux de recherches sur les effets du méthane sur la santé, sur la surveillance des puits d’eau potable, sur l’entreposage des fluides utilisés pour fracturer la roche. 44 millions d’Américains dépendent d’une source d’eau privée pour la consommation domestique et l’irrigation.

Cécile Dumas
Sciences et Avenir.fr
10/05/1

 CO2: quel est le vrai bilan du gaz de schiste ?

“Il faut déterminer avec beaucoup de précision le vrai bilan du gaz de schiste : l’empreinte carbone de cette filière serait plus élevée que celle du charbon”, pourtant considéré comme l’énergie la plus polluante. C’est en ces termes que Robert Howarth, de l’université Cornell (Etat de New York), a officiellement alerté l’Agence de protection de l’environnement des Etats-Unis au mois de septembre 2010.

Le scientifique américain s’insurge ainsi contre l’un des arguments forts des défenseurs de la filière établissant que la combustion du méthane émettrait moins de CO2 que celle des autres hydrocarbures. Une assertion revisitée par les calculs de Robert Howarth qui en dénonce la présentation biaisée : « Si l’on considère la combustion seule, un million de joules d’énergie apporté par le gaz de schiste émet effectivement en moyenne 13,7 g de CO2, contre 18,6 pour l’essence ordinaire, 18,9 pour le gazole et 24 pour le charbon. Mais ce n’est pas le seul critère dont il faut tenir compte ! »

Les choses se compliquent en effet si l’on considère la technique d’extraction et le transport. L’exploitation du gaz de schiste nécessite de grandes quantités d’eau qu’il faut ensuite dépolluer. Sans compter que le forage et la fracturation hydraulique sont voraces en énergie. De plus, une partie du méthane s’échappe dans l’atmosphère lors de l’extraction, avec un pouvoir réchauffant d’au moins 25 fois plus important que le CO2. Résultat : si l’on considère l’ensemble de la filière, le gaz de schiste émettrait l’équivalent de 33 g de CO2 par million de joules d’énergie fournie contre 20,3 g pour l’essence ou le gazole. Quant au charbon, l’évaluation de la filière minière reste difficile, mais une estimation entachée d’incertitude avance 31,9 g de CO2. De fait, le gaz de schiste apparaît comme la filière qui contribue le plus à l’effet de serre…

Azar Khalatbari
(extrait du numéro 767 de Sciences et Avenir, janvier 2011)

Source: sciencesetavenir.fr

Benji

Un Commentaire

  1. Erin Brockovich, ça leur rappel rien semble t il…

  2. Purée mais personne a vu Gasland ? Regardez ce documentaire et vous aurez froid dans le dos.

  3. Bon, ben si il arrivent à faire passez leurs merde en France il vas être temps de faire des recherche Google pour apprendre à fabriquer des bombe artisanale pour faire péter leurs exploitations…