Suprofits du cac 40: la gauche bien silencieuse…

Très bon article que je vous propose et qui est tiré du site Crash de bug. En pleine campagne électorale pour le second tour des cantonales mais aussi des présidentielles, la gauche s’évertue a se montrer, à critiquer la droite et tout particulièrement le FN, mais pas un mot sur ce sujet, est-ce un signe de la gauche-caviar ou juste une ignorance de l’existence du sujet?

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Bonjour ! Comment allez-vous ce matin avec cette atmosphère si « électrique » ? J’étais désespéré en ce début de matinée, car je ne trouvais pas de nouvelle intéressante par le biais de nos principaux médias… Étonnant… ! Ceci en dehors des septentrionaux ténors : Sarkozy, Marine Le Pen, DSK et Aubry, qui occupent prolixement, comme d’habitude, le devant de la scène et s’imposent à nous. Bien sûr, point de message sur le discours intelligent de Nicolas Dupont-Aignan ou encore la soit-disante libératrice UPR, dont on me dit à son sujet qu’elle comporte dans ses rangs plus de gens qui se disent proches des valeurs de « la gauche » que de « la droite »… C’est intéressant, car simultanément Chalouette a justement porté à mon attention un détail « qui peut-être pour vous ne veut rien dire du tout, mais qui pour moi signifie beaucoup… » ; ) Vous savez, « l’histoire , le sillon… » Hors, François Asselineau (président de l’UPR), d’après sa biographie, s’avère avoir été  directeur général adjoint chargé des affaires économiques et internationales au Conseil général des Hauts-de-Seine, et que ce dernier était présidé par Charles Pasqua. C’est alors fort d’une symbiose réussie qu’il est devenu son directeur de cabinet de 2000 à 2004… Décidément, de Nicolas S. à Asselineau, il y a des personnages emblématiques et des valeurs qui sont polymorphes et rayonnent tout en traversant les âges, aussi méfiez-vous…

En attendant, c’est par l’intermédiaire de l’incomparable « Marianne » que la logique « mammonique » étale son scandaleux succès au grand jour… De Wall Street à Paris, et passant par l’improbable Chine, c’est au prix de millions de chômeurs, de reclus du système pas assez rentables ou trop vieux…, d’exclus pas assez compétitifs ou pragmatiquement naturellement poussés au suicide…

Qu’emboîtant le pas au Down Jones américain, notre tout aussi artificiel CAC 40 explose ostensiblement les compteurs ! Et que leurs logiques s’imposent mondialement à tout peuple !

Jugez plutôt. Ainsi, après globalement ces 144 milliards de bénéfices redistribués pour nos amis américains du secteur financier, là aussi leur travail se voit récompensé, et c’est 83 milliards de bénéfices nets pour nos 40 plus grandes entreprises françaises ! (réalisés au 3/4 à l’étranger ;)). N’en déplaise à la pleurnicheuse Laurence Parisot, ça fait quand même quelques millions de litres de sueur arrachés au front de ces « chers » employés ! D’ailleurs peut-être faut-il  y voir une explication dans les extravagants 44 % de rendement pur que s’octroient directement les grandes entreprises sur leurs bénéfices ? Et qu’elles reversent ensuite en partie aux actionnaires ? Rendements mirifiques issus prestement et quasiment exclusivement au prix du travail acharné de leurs dévoués et si captifs employés…

C’est beau le « capitalisme »,  joie d’entreprendre, plaisir d’être journalièrement et méthodiquement exploité… Comme le dit Chevènement, tout est dans la constance… Du reste, c’est par le biais de ce pacte séculaire, le cultissime « CDI » ou de l’encore plus précaire « CDD » que les entreprises font jouer leur emprise, et exploitent mécaniquement les capacités cognitives de leurs salariés, capacités qu’elles-mêmes, bien sûr, n’ont pas…

Et gare à celui qui ose s’affranchir de cette logique millénaire. Car, tout seul, face à l’adversité et sans contacts, il devra bien souvent devenir plus roublard et cynique que ses congénères, pour seulement espérer tirer son épingle du jeu, et tenter de nourrir sa famille… En devenant, grâce au miracle capitaliste, exploitant, après avoir été si bien exploité, telle est la logique inique…

Les règles du jeu sont bien rodées et on en voit le résultat. En 2000 ans d’histoire, nos valeurs ont été perverties. C’est bien parce qu’après toute une vie de labeur, on a tous droit au soit-disant « bonheur », que certains veulent eux aussi accéder à ce dernier, qui se voit (grâce à nos élites) miraculeusement concrétisé (et à portée de carte bleue Visa) par la dernière télévision LED HD chinoise à la mode, ou le dernier imposant et rutilant 4X4. La fin justifie les moyens !… Et c’est juré, craché, ils feront saliver leur voisin !

C’est ainsi qu’absolument sans vergogne et sans aucun état d’âme, ils mettront une pression phénoménale au rendement sur les employés de ces usines de production, situées tellement loin, que par la puissance d’un clic diabétique et le truchement d’Internet, cela leur épargnera le bruit sourd de ces corps d’employés, qui se jettent méthodiquement par les fenêtres de camps de travail ou d’énormes « usines  » modernes comme Foxcom, dont ils vont éclabousser le sol carrelé si impeccable et libérateur (ceci sans indemnités).

Car, comme je me tue à vous le répéter, cette logique inique qui s’affiche volontiers, comme le dit médiatiquement ce député UMP à la télé, sous pavillon « humaniste » (preuve en est la subversion de leurs discours ou leurs médiocrités intellectuelles à avoir, soit-disant, la prétention de nous représenter, c’est au choix). Cette volonté, que je qualifie volontiers de  démoniaque, a vérolé nos idéaux (et accessoirement la valeur argent), et maintenant elle guide aveuglément une partie du monde.

Je répète et je martèle mon message : c’est à la source qu’il faut combattre ce mal et ces valeurs représentés par cette logique unique qui nous est imposée ! Car depuis toujours les bergers ont été aveuglés par l’argent (et enivrés par son représentant), et ils  guident maintenant des troupeaux composés de millions de dociles et assistés « moutons » … Ce qui laisse augurer du pire quant au précipice qui s’annonce à nous … Dans l’absolu, Dieu pourvoit à vos besoins. Il vous aime, ne cherchez pas le salut, la reconnaissance, ou la sécurité dans l’accumulation de biens matériels, ce n’est pas la voie !  Elle est là pour vous écarter de votre Père ! Rien ne sert de se cacher ! Si telle est sa volonté, vous pouvez mourir d’un AVC dans la seconde ! C’est la dure réalité de votre condition humaine : Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon à la fois !  Réveillez-vous !

 

Les sociétés du CAC 40 ont enregistré 83 milliards d’euros de bénéfices en 2010. Soit le double de l’année précédente. Des chiffres que certains évoquent à gauche. Mais sans surtout trop s’appesantir… Et pourtant, c’est peut-être là que se trouve la solution pour retrouver des couleurs.

Champagne ! En 2010, les profits des sociétés du CAC 40 ont doublé pour atteindre la somme faramineuse de 83 milliards d’euros. Et une bonne moitié de cette somme devrait tomber dans l’escarcelle des actionnaires. Mieux, notre bien aimé Bernard Arnault, héros de notre vaillante industrie du luxe, s’est hissé à la quatrième place des grandes fortunes de la planète. Il occupe même le rang enviable de l’Européen le plus riche du monde. Autre incroyable scandale : au sein du CAC 40, les banques réalisent des profits spectaculaires : presque 8 milliards pour la BNP-Paribas, 4 pour la Générale. Or l’Etat, c’est-à-dire chacun d’entre nous, leur a sauvé la mise voici deux ans en garantissant leurs avoirs et en leur prêtant de l’argent à des taux ridiculement bas. On voit mieux rétrospectivement, l’arnaque sarkozyste lorsque, à la télévision, le Président est venu nous dire que les prêts de la France aux banques ne nous coûteraient rien. En réalité, elles auraient pu rapporter bien davantage au pays si le gouvernement, au lieu de prêter, s’était introduit dans le capital des banques en danger.

Oui mais tout cela, c’est du passé. Et l’éditorialiste des Echos de s’inquiéter : comment se pourrait-il, « cher âmi », que ces bonnes nouvelles de la bonne santé de nos belles entreprises soient si peu partagées par le pays profond qui semble sombrer dans une mélancolie générale dont nous parviennent chaque jour de nouveaux indices ?

Cette information-là, sur l’insolente prospérité de nos grandes entreprises, n’a pas fait la une de nos journaux, surtout ceux de gauche qui s’empressent de regarder ailleurs dès qu’il s’agit d’économie. A-t-elle au moins fait l’objet de commentaires ou de déclarations de nos hommes et femmes politiques ? Ne sommes-nous pas à un an du scrutin présidentiel, en droit de débattre de ce contraste entre l’éclatante prospérité des actionnaires et la médiocre situation des salariés, des chômeurs et des jeunes ?

On a été voir. Et on n’est pas déçu du voyage. Que l’UMP ne communique pas sur les profits du CAC 40, nul ne s’en étonnera. Mais la gauche ?

Eh bien cette fois-ci, la gauche s’y met. Un peu. Si Mélenchon n’a pas (encore) traité le sujet sur son blog, si le NPA s’est contenté d’un communiqué, hier matin, jeudi 10 mars sur France Inter, Jean-Marc Ayrault, patron des députés PS et proche de François Hollande, a lui dénoncé (mais sans trop s’appesantir tout de même) les « super profits du CAC 40 » et rappelé l’importance de « la question du partage du fruit de l’effort ». Certes, mais comment ? Faut-il un impôt spécial crise aux actionnaires pour les faire contribuer au redressement national ? Augmenter le Smic ? Indexer le taux d’imposition des grandes entreprises sur leurs contributions aux investissements ? Nous n’avons rien entendu de tout cela. Du coup, répétée comme un mantra, cette dénonciation peut même faire passer le plus libéral des responsables politiques pour un ultra gauchiste en puissance. Mais la dénonciation ne suffit pas. Il faut comprendre comment et, surtout, à quel prix pour les salariés, de tels profits sont possibles ? Et avoir aussi des propositions à avancer.

Heureusement, ce même jour, un autre hollandiste, Michel Sapin, en sa qualité de secrétaire national à l’Economie du Parti socialiste a eu la bonne idée de revenir sur les « dividendes records des groupes du CAC 40 » au travers d’un communiqué : « Il est temps de mettre un terme au divorce entre les superprofits de quelques-uns et le recul économique et social pour tous les autres, écrit-il. Des solutions existent. Les bénéfices réalisés par les grandes entreprises ne doivent pas uniquement servir à verser des dividendes. Ils doivent servir à financer l’investissement, à créer des emplois et à relancer la politique salariale. Pour cela, le Parti socialiste propose de moduler le taux de l’impôt sur les sociétés selon que les bénéfices sont distribués sous forme de dividendes ou de rachats d’actions, ou servent à financer l’investissement, à créer des emplois ou à augmenter les salaires. »

Voilà une belle et riche idée. Car si les dividendes des 40 du CAC sont si élevés, c’est notamment parce que ces entreprises-là ne paient que 8% d’impôts sur le bénéfice des sociétés quand la norme se situe pourtant à hauteur de 33% ; 33% c’est le taux d’imposition auquel sont assujettis ces milliers de PME si longtemps oubliées par le Parti socialiste. Encore que. Martine Aubry, à la manière de Jean-Marc Ayrault, évoque parfois leur sort, à la volée. Comme elle évoque, souvent dans la foulée, mais toujours à la volée, la nécessité d’une véritable « politique industrielle » pour les aider. Le PS dispose d’ailleurs d’un éventail de 54 propositions pour « refaire de la France une grande nation industrielle ».

Cette semaine, les leaders de gauche ont donc adopté un ton grave pour s’inquiéter de la montée du leader populiste Marine Le Pen. Mais comment la contrer si les partis de gauche demeurent si peu diserts sur une question aussi fondamentale ?

Car les profits du CAC devraient être l’occasion de poser trois questions :

– Celle de la fiscalité privilégiée de ces groupes. On l’a vu :

– Plus leur centre de gravité se déplace hors de France, moins ils payent d’impôts même sur ce qu’ils déclarent en France, en fonction d’un chantage implicite scandaleux : si vous nous imposez trop, nous installons notre siège social ailleurs… (note de folamour: en bon capitaliste, il n’y a qu’a alors leur interdire de vendre en France CQFD)

– Celle de la répartition des efforts pour le redressement des finances publiques ; puisque, selon François Hollande et les autres, la situation des finances publiques est catastrophique, pourquoi ne pas instaurer une contribution exceptionnelle prélevée sur les dividendes et les plus-values mobilières ?

– Celle du traitement inacceptable que les grands groupes imposent aux PME qu’ils esclavagisent en les obligeant sans cesse à baisser leurs prix sous la menace de faire appel à d’autres sous-traitants.

Si la gauche souhaite réellement se distinguer de la droite et du FN, elle doit montrer qu’elle a changé depuis ce temps où le gouvernement Jospin déroulait le tapis rouge devant Messier et Vivendi ou EADS et Lagardère. Apparemment, ce n’est pas gagné.

Source : Marianne2.fr

Informations complémentaires :

Benji

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