Un site web surveilles les lobbys à l'assemblée nationale

Qui a osé dire “tous pourris, tous corrompus, tous manipulés”? Les députés font confiance à des experts suivant les domaines et le site nous le dit tout net: “Lobbying n’est pas synonyme de corruption”. Convenons qu’il n’y a rien d’alarmant mais reconnaissons que ces lobbys arrivent à influencer suffisamment les politiques afin qu’ils prennent des décisions qui ne sont pas toujours à notre avantage, bref, l’influence est contestable. Une telle enquête serait d’ailleurs la bienvenue au niveau du parlement européen.

Un site web surveille les lobbies à l'Assemblée 

Les lobbies présents à l'Assemblée sont mis en lumière par un site internet. ©       Witt /       Sipa

Regards citoyens et Transparence International le disent tout net : “Lobbying n’est pas synonyme de corruption”. Les députés ont besoin de consulter des experts, particulièrement lorsqu’ils légifèrent dans l’urgence. Mais ce mode de communication à destination des décideurs politiques “doit être transparent”. C’est pourquoi les deux organisations ont lancé jeudi un site d’analyse et de surveillance des lobbies à l’Assemblée nationale : en quelques clics, chaque internaute peut savoir quel acteur est le plus écouté par les députés sur un sujet donné.

Grâce à l’analyse des rapports parlementaires, le site a récupéré les listes des personnes auditionnées lorsqu’elles étaient disponibles. Le groupe aéronautique EADS, le géant pétrolier Total et TF1 trônent en tête des entreprises privées les plus présentes au Palais-Bourbon. Mais attention : être écouté ne signifie pas toujours être influent, car certains peuvent repartir bredouilles. Toutefois, l’audition est un aboutissement du travail de lobbying, elle est donc très importante pour les différents acteurs. Toujours selon les statistiques du site, la parité est loin d’être de mise : 76 % des auditionnés sont des hommes : presque la même proportion que sur les bancs de l’Assemblée…

“Enjeu démocratique” (TI)

Les lobbies sont “un sujet un peu tabou, particulièrement au Parlement”, explique Tangui Morlier, cofondateur de Regards citoyens. “C’est un véritable enjeu démocratique, car s’il y a de la suspicion dans la vie publique, la démocratie fonctionne moins bien”, renchérit Anne-Marie Ducroux, de Transparence International France. Le travail de préparation a duré plus de neuf mois, et 3 000 internautes volontaires ont aidé à éplucher les milliers de noms. Plus de 1 200 rapports publiés entre juillet 2007 et juillet 2010 ont été analysés, mais 62 % d’entre eux ne contenaient pas de liste de personnes auditionnées.

Si l’Assemblée et le Sénat tiennent des registres, destinés à réguler l’accès aux espaces publics, ils ne le font pas dans un souci de transparence. Non obligatoires, les listes ne servent qu’aux questeurs pour l’établissement des badges d’accès. Les deux organisations souhaitent que les registres soient rendus obligatoires et publics, tout comme les listes de personnes auditionnées pour les rapports parlementaires. “C’est une question d’équité dans les échanges d’arguments, la qualité de la décision politique est en jeu”, estiment en choeur les deux porte-paroles. L’Assemblée, de son côté, a publié une liste d’une centaine d’organisations, alors que le nouveau site en recense plus de 5 000 dans les rapports.

Soucieux de ne pas s’aliéner les parlementaires, Regards citoyens et Transparence International répètent que le lobbying “n’est pas une dérive” et qu’il “ne faut pas l’interdire”. Mais même s’ils disent vouloir “valoriser les institutions”, il ne fait aucun doute que cette initiative va agacer certains parlementaires. Déjà lors du lancement de NosDéputés.fr, les réactions avaient été très mitigées à l’Assemblée…

Source: lepoint.fr

Un site riche en informations donc, limite indispensable pour bien comprendre certaines décisions et certains enjeux. Pour compléter l’information, je vous conseille le blog crashdebug.fr qui a également reprit cet article en y rajoutant un lot d’infos intéressant.

Benji

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