Des milices privées pour lutter contre l'immigration aux USA

Je vous en dirait un peu plus en fin d’article, autant vous laisser découvrir le sujet par vous-même.

Un homme membre des «Arizona Minutemen» prépare son matériel avant d'aller surveiller la frontière mexicaine. David McNew/Getty Images/AFP
Un homme membre des «Arizona Minutemen» prépare son matériel avant d’aller surveiller la frontière mexicaine. David McNew/Getty Images/AFP

Des miliciens armés font la chasse aux clandestins et à ceux qui les aident.

Envoyée spéciale À Arivaca (Arizona)

L’auteur de livres pour enfants Byrd Baylor est toujours venue en aide à ceux qui, exténués par un long et dangereux voyage, la bouche asséchée par la soif, le ventre tenaillé par la faim, frappent à sa porte. «Je n’ai jamais voulu juger les actes désespérés de ceux qui entrent aux USA, même illégalement, pour survivre», déclare l’élégante vieille dame. Dans les années 1980, Byrd s’est installée dans un ranch de 10 hectares, à 20 kilomètres de la frontière mexicaine et à 15 km d’Arivaca, un village isolé mais célèbre depuis qu’en mai 2009, une famille mexicaine y a été massacrée par un groupe de vigiles affilié aux minutemen (qui tirent leur nom des soldats-citoyens mobilisés pour défendre les premières colonies américaines). De son poste d’observation, Byrd s’est habituée à une scène dont les résidents du sud de l’Arizona sont familiers depuis des générations : celle d’êtres déguenillés venant du sud, souvent si mal en point qu’ils réclament immédiatement d’être arrêtés par les agents de la Border Patrol. Dans cette contrée désertique, la géographie et le climat inhospitaliers ne pardonnent pas.

Il y a un an, Byrd s’est mise à recevoir des menaces de membres des milices qui patrouillent la frontière, armés jusqu’aux dents, pour donner la chasse aux illégaux. «La première fois, j’étais à l’épicerie d’Arivaca. Un homme s’est approché de moi pour me dire : “Je veux que tu saches que tout le monde est au courant de tes activités. Tu ne t’en tireras pas comme ça”.» Byrd n’a jamais verrouillé sa maison, bien qu’elle vive dans un isolement presque total. Elle a décoré son portail d’un motif floral pour signaler son pacifisme. «Je ne crains pas les immigrés. En vingt ans, je n’ai jamais eu un problème. Ce sont ces milices qui me font peur.»

Fusils d’assaut

Byrd attribue les menaces à son rôle actif auprès de l’association d’entraide aux immigrés No More Death (Plus jamais de morts), qui distribue eau et vivres à ceux qui viennent de traverser le désert. Depuis 2008, elle met son ranch à leur disposition. Ils y ont établi un camp permanent. La propriété privée les met à l’abri des miliciens, qui ne peuvent y pénétrer. Généralement, ces derniers campent dans le Buenos Aires National Wildlife Refuge, un parc national bordant la frontière. Pourtant, si la rhétorique anti-immigration est devenue plus virulente avec la crise économique, le nombre de candidats au passage de la frontière a largement diminué. «Le dernier groupe de minutemen que nous avons croisé a établi un campement il y a environ un mois, explique Sally Gall, la directrice du parc national. Nous autorisons le camping et, tant qu’ils ne causent pas de problèmes, nous ne pouvons pas leur interdire l’accès du parc.»

Dans cette étendue de 474 km2, quadrillée de sentiers et couverte d’une dense végétation de cactus, de chardon et de buissons, il est difficile de mettre la main sur un groupe de vigiles. «Ils s’habillent comme les chasseurs, remarque Fern, la propriétaire de La Gitana, l’unique saloon d’Arivaca. Mais les chasseurs, eux, ne se baladent pas avec des fusils d’assaut ! Les minutemen ne sont donc pas très durs à reconnaître.» Depuis la loi qui autorise désormais n’importe quel Arizonien de 21 ans à porter une arme, même dans un bar, les plus ardents défenseurs de la nouvelle législation semblent mettre un point d’honneur à se promener partout le pistolet à la ceinture. «L’autre jour, poursuit Fern, deux membres d’une milice sont venus prendre un pot. Une habitante les a apostrophés. Ils étaient armés. La dispute a dégénéré. Du coup, je viens d’acheter un drapeau mexicain. Je vais le mettre sur la façade de La Gitana. Tous ces racistes sauront immédiatement à qui ils ont affaire.»

Affilié au Tea Party

Un geste qui ne manquera pas de provoquer l’ire de Roy Warden, un militant d’extrême droite qui met régulièrement le feu au drapeau mexicain dans les rues de Tucson et de Phoenix, les deux principales villes d’Arizona. Cet activiste virulent porte des tee-shirts à l’effigie de Mexicains qu’il déteste avec la légende «Pendejo» ( abruti). Récemment, Warden a menacé l’avocate Isabel Garcia, présidente locale d’une association de défense des droits de l’homme. «Lors d’un conseil municipal, il s’est présenté avec un tee-shirt portant ma photo, est venu vers moi et m’a dit : “Je dégainerai mon pistolet et réduirai ton cerveau en bouillie.”»

Roy Warden est un membre très actif du mouvement Tea Party de Tucson. Il appartient à cette mouvance, de plus en plus bruyante en Arizona, qui proclame ouvertement sa xénophobie. «J’ai alerté les autorités, explique Isabel, car ce n’est pas la première fois que je suis menacée. On m’a répondu que Warden ne devrait pas être pris au sérieux.» Le professeur Roberto Rodriguez, spécialiste de l’immigration mexicaine, a vécu une expérience similaire. Le 8 janvier, le jour de la tuerie perpétrée à Tucson par Jared Loughner, des agresseurs non identifiés ont détruit à coups de pierres les vitres de son département à l’université de Tucson. «Nous sommes en état de pré-apartheid», déclare-t-il.

Le 3 janvier dernier, sous l’impulsion du ministre de la Justice d’Arizona, Tom Horn, le Congrès de l’État a déclaré le cours intitulé Mexican-American Studies, enseigné dans les écoles primaires et secondaires de l’État, illégal.

Source: lefigaro.fr

Pourquoi est-ce si grave? Car cela confirme bien qu’actuellement il y a une vague de privatisation de tout et n’importe quoi, on appelle cela le capitalisme. Le service actuellement complètement détruit aux USA, les effectifs de police comme de pompiers sont disloqués, et cet exemple de milices privées en est un bon exemple, avec les risques qu’il peut y avoir: manque de formation, dérapages en tout genre, etc…

Ceci va arriver en France, c’est une garantie, préparez-vous y!!!

Benji

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